Tchad: L'opposant Succès Masra de retour après un an d'exil

Au Tchad, l'opposant Succès Masra est arrivé à midi, heure tchadienne, à l'aéroport de Ndjamena. Le patron du parti Les Transformateurs y a été accueilli par les ministres de la Réconciliation nationale, Abderaman Koulamallah, et de la Communication, Aziz Mahamat Saleh. Il avait quitté le pays au lendemain de la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022. Un mandat d'arrêt international avait été émis à son encontre. Son retour a été permis par la signature d'un accord avec le gouvernement, à l'issue d'une médiation à Kinshasa le 31 octobre 2023.

Fidèle à lui-même, Succès Masra portait un costume bleu, une cravate rouge et des lunettes de soleil. Il a franchi les portes de l'aéroport international Hassan Djamous à 12h30, heure du Tchad, ce 3 novembre 2023, accueilli par les ministres de la Réconciliation nationale et de la Communication, avant de s'engouffrer dans une voiture noire dont il a baissé quelques instants la vitre pour saluer les rares journalistes qui étaient présents. Car cette arrivée s'est faite en toute discrétion.

La délégation s'est immédiatement dirigée vers le ministère de la Réconciliation où Succès Masra a prononcé quelques mots au micro de RFI. « Il n'y a rien de meilleur que rentrer chez soi », a-t-il déclaré avant d'annoncer « 40 jours de deuil, de recueillement, d'écoute et de solidarité (...) pour panser les plaies et avancer ».

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Des discussions étaient en cours entre Succès Masra et le gouvernement sous la houlette du facilitateur dans la crise tchadienne, le président de la RDC, Félix Tshisekedi. Un accord avait été annoncé à Kinshasa le 31 octobre. Un accord sur lequel on en sait désormais un peu plus.

Le ministre de la Réconciliation nationale, Abderaman Koulamallah en a dévoilé le contenu ce vendredi matin. Du côté du gouvernement, l'engagement consiste à « faciliter le retour »de Succès Masra, « dans la sécurité physique et juridique », et « en garantissant le libre exercice de ses activités politiques ».

On comprend donc qu'il ne devrait pas être arrêté, comme le craignaient ses partisans. D'autant que le gouvernement s'engage également à « plaider en faveur de la suspension du mandat d'arrêt émis le 8 juin 2023 auprès des autorités judiciaires » qui pèse contre l'opposant, ainsi qu'à initier dans le courant du mois une loi « [d']amnistie générale pour tous les acteurs civils et militaires impliqués dans les événements du 20 octobre 2022 ».

Du côté du parti Les Transformateurs, la formation politique de Succès Masra, les engagements sont les suivants : « Continuer le dialogue », « privilégier les actions facilitant le retour à l'ordre constitutionnel dans le délai imparti », « respecter les lois et libertés fondamentales [...] et à oeuvrer pour l'unité nationale », « oeuvrer pour un climat apaisé [...] en évitant toute forme d'action violente ». Et, enfin, « prendre en compte la Charte révisée » de la transition et « le calendrier de retour à l'ordre constitutionnel ».

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