La circulaire de la Fédération sénégalaise de football (FSF) ayant pour objet, «Transmission Règlement des terrains, stades et installations annexes» envoyée au président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), au président de la Ligue de football amateur (LFA) et aux présidents de ligue régionale de football, suscite un débat depuis quelques jours dans le landerneau footballistique sénégalais. Si d'aucuns soutiennent qu'une telle décision vise les stades Djibril Diagne et Fodé Wade respectivement de Génération foot et Diambars de Saly, Kossé Diané, président de la Commission juridique de la FSF, lui, brandit l'équité sportive, la sécurité et la réglementation de la CAF pour justifier la mesure fédérale.
La lettre circulaire N°23/00999/FSF-SG en date du 10 octobre 2023 portant «Transmission Règlement des terrains, stades et installations annexes» suscite un énorme dans le football sénégalais. Et pour cause, face au manque criard d'infrastructures, la Fédération sénégalaise de football (FSF) a décidé d'interdire, la tenue des rencontres dans les centres et autres académies.
Désormais pour «pour être homologué et déclaré apte à recevoir des compétitions de Ligue 1 et Ligue 2 et Coupes séniores, un stade doit avoir un statut de stade national, fédéral, régional, départemental, ou communal, répondre aux critères d'homologation et disposer des équipements ci-après, vérifiables et constatables par la commission compétente», dixit l'article 10 de la SECTION I «pour les compétitions professionnelles», de cette circulaire dont Sud Quotidien a obtenu copie. Ces équipements sont au nombre de 36.
Mais la pomme de discorde réside au niveau de l'article 11 selon lequel, «en tout état de cause, une structure privée (centre ou académie) ne peut pas abriter un match de championnat de Ligue 1 ou de Ligue 2, de championnat de N1 ou N2 ou de Coupe du Sénégal, à compter de la saison 2023/2024».
Pour certains, cette disposition vise exclusivement les stades Djibril Diagne et Fodé Wade respectivement de Génération foot et Diambars de Saly. Que nenni !, Rétorque Kosso Diané.
Le président de la commission juridique de la Fédération sénégalaise de football (FSF) soutient qu'il s'agit d'une décision du comité exécutif de la FSF «prise à l'unanimité suite à un très long débat depuis plusieurs années». D'abord, selon lui, il se pose un problème «d'équité sportive». «Beaucoup de présidents clubs soutiennent que l'égalité des chances est rompue dès l'instant qu'on permet à un club qui dispose d'un terrain de recevoir dans son propre jardin où il y a plusieurs de repères. Il joue souvent même devant son personnel», souligne Kosso Diané, par ailleurs président de la Ligue de Kaolack qui précise que la FSF n'avait plus le droit de laisser faire. «On doit faire très attention. Si on y prend garde, certains clubs pourraient disposer d'un terrain synthétique et exiger à y jouer. Le cas échéant, nous ne pourrons pas refuser».
Ensuite, poursuit-il, «il y a une question de sécurité». «La configuration des centres n'offre pas une sécurité aux acteurs et au public. Souvent il n'y a qu'une seule entrée et une seule sortie. Certes, il n'y a jamais eu d'incidents. Mais gouverner, c'est prévoir. Nous n'allons pas attendre qu'une catastrophe se produise pour agir. Les gens pourront nous reprocher ne d'avoir pas été prévoyants», fait-il remarquer.
Quid du public qui est au centre des activités, s'interroge-t-il ? «Beaucoup de supporters ne veulent pas aller dans ces centres parce que la sécurité n'y est pas garantie», avance M. Diané.
Last but not least, c'est la réglementation de la Confédération africaine de football (CAF) avec notamment le licensing clubs, qui exige des vestiaires, une salle de dopage, une infirmerie, de la sécurité, des tribunes avec un certain nombre de places, etc., qui est mise en avant selon lui, par l'instance fédérale.