Congo-Brazzaville: Portrait - Divana Cate, badass à Brazza !

Elle cultive et revendique sa différence. Réalisatrice, styliste, bad girl, intello, rebelle, spirituelle, à moitié « meuf », à moitié « mec », femme accomplie, Diva Cate Radiamick est tout ça à la fois, en un mot : une badass !

Mi-bad girl, mi-intello, la Brazzavilloise Divana Cate Radiamick aime à se définir comme une badass et on la croit aisément tant elle s'affranchit des codes préétablis réservés à la gent féminine congolaise. Mais peut-être faudrait-il commencer à expliquer ce qu'est une badass, ce mot venu de l'argot américain dans les années 60 et signifiant « dur à cuire », aujourd'hui employé le plus souvent pour les femmes « qui en ont » comme le titrait le journal "Le Monde" dans un article vieux de cinq ans. En résumé, il nous faut ranger élogieusement les badass au rang des femmes fortes, inspirantes, outrepassant les normes sexistes pour répondre à tous les défis.

Artiste pluridisciplinaire, Divana Cate est donc à classer dans cette catégorie. « Dans une société où on attend de la femme certaines inclinaisons, je m'emploie à rester debout à la façon d'un soldat et non d'une victime, pour ne pas dire esclave, d'un système patriarcal aujourd'hui révolu. Je suis consciente de ma polarité, à moitié femme de par ma sensibilité, à moitié homme par mon sens de l'action », a dit cette jeune anticonformiste qui ne se cache pas avoir autant kiffé Barbie que Rambo durant son enfance.

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Dans sa vie professionnelle, Divana Cate, à travers sa boite de prod' Studio Yoda créée il y a déjà 6 ans - Studio pour bulle, Yoda pour guerrière, précise-t-elle, embrasse tout ce qui la passionne : la mode, l'audiovisuel, la photographie, la publicité, l'évènementiel... « Je me sens hyper connectée avec la mode parce que je suis fascinée par l'influence que l'apparence peut avoir sur notre capacité de jugement. Je m'apprête d'ailleurs à lancer en novembre ma collection mixte Badass Code qui est la représentation vestimentaire de ce que je prône en termes de rébellion et de différence », a confié cette styliste, tête crânement rasée, buste droit enveloppé d'une veste de costard peinturluré et rabiboché à un morceau de blue-jean. Stylée, quoi !

Mais celle qui s'apprête du reste à suivre une formation coupe et couture affectionne plus encore le cinéma « parce qu'à défaut d'exprimer avec les mots mes maux, je préfère les porter à l'écran », a souligné celle qui aura écrit et réalisé en 2020 le film « Attente », marquant ses grands débuts de réalisatrice au cinéma. « Avec un budget insuffisant, ce long métrage aura été pour moi un véritable parcours du combattant. L'histoire de la réalisation de ce film ferait d'ailleurs un beau biopic sur la cinéaste et la jeune femme que je suis », a-t-elle plaisanté.

Il est agréable d'ouvrir ses fenêtres pour se défaire d'un univers féminin trop souvent codifié et porté sur talons hauts, de se sentir comme soulagé par la rencontre singulière d'une artiste cultivant une différence à contre-courant d'un monde girly parfois aseptisé et qui nous rappelle ici l'unicité de chaque femme, qu'elle soit princesse maquillée comme une voiture volée, quelle soit épouse modèle et convenue, qu'elle soit badass en dehors des clous, qu'elle ne soit rien de tout cela ; qu'elle soit elle-même et qu'elle le reste, c'est déjà beaucoup !

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