La France augmentera son soutien à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour restaurer la démocratie dans cette région frappée par de récents coups d'Etat.
La France augmentera son soutien à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour restaurer la démocratie dans cette région frappée par de récents coups d'Etat, a déclaré vendredi la ministre française des Affaires étrangères à Abuja. Catherine Colonna était en visite au Nigeria, qui assure actuellement la présidence de la Cedeao, pour discuter de la coopération bilatérale et de la sécurité régionale à l'heure où l'insécurité au Sahel s'aggrave.
La France a mis fin à ses opérations militaires anti-djihadistes au Mali et au Burkina Faso et a récemment commencé à retirer ses troupes du Niger. Dans ces trois pays, des juntes militaires ont pris le pouvoir suite à des coups d'Etat.
Les transitions vers la démocratie sont bloquées au Mali et au Burkina Faso. Au Niger, la junte au pouvoir a également rejeté les demandes de la Cedeao de rétablir immédiatement l'ordre constitutionnel, et insiste sur la mise en place d'une période transitoire de maximum trois ans.
La Cedeao a imposé des sanctions au Niger et a menacé d'intervenir militairement si nécessaire. A Abuja, Catherine Colonna a déclaré avoir discuté avec son homologue nigérian Yusuf Tuggar du soutien à apporter à la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Mali, au Burkina Faso et au Niger. "Nous constatons que les calendriers de transition n'ont pas été respectés et que l'insécurité s'aggrave", a-t-elle déclaré.
"Nous devons faire mieux et nous serons là pour soutenir les efforts de la Cedeao. La situation ne peut pas rester en l'état sans nuire à l'avenir des populations", a-t-elle ajouté. La ministre n'a pas donné plus de détails sur la manière dont la France appuiera les efforts du bloc régional. L'Union européenne a également fait peu d'annonces récemment concernant de nouvelles mesures à l'égard des régimes dirigés par des militaires.
Les pourparlers avec la junte nigérienne semblent s'être en grande partie enlisés, les dirigeants issus du coup d'Etat ayant insisté sur la nécessité d'instaurer une transition de trois ans maximum.
Ils ont aussi exigé que la France retire ses 1.500 soldats, dont le départ a démarré en octobre et sera finalisé d'ici la fin de l'année. En septembre, la junte au pouvoir au Mali a annoncé le report de l'élection présidentielle prévue en février. Aucune nouvelle date n'a été fixée.
Le Niger est confronté à deux insurrections djihadistes: un débordement dans le sud-est du pays d'un conflit de longue date au Nigeria voisin, et une offensive à l'ouest de militants venus du Mali et du Burkina Faso.