L'opposition, confrontée à une répression accrue du Gouvernement et à une Commission électorale nationale indépendante qu'elle considère comme favorable au parti au pouvoir, est tentée de rejeter chaque étape de ce processus. Parallèlement, le risque de violence localisée est élevé, redoute l'ONG International Crisis Group dans son rapport consulté vendredi 3 novembre par Radio Okapi.
La République démocratique du Congo s'apprête à entamer, dans des « conditions périlleuses », un nouveau cycle électoral qui commencera en décembre et se poursuivra au cours de l'année 2024. Cette déclaration est contenue dans le dernier rapport de l'Ong International Crisis Group intitulé : « Elections en RDC : limiter les risques de violences ».
Résultat de la présidentielle serré ou contesté
Les combats dans l'Est du pays et dans d'autres régions ont privé plus d'un million de citoyens de leur carte d'électeur.
Un résultat de la présidentielle serré ou contesté pourrait également conduire à une crise nationale, comme ce fut le cas en 2018, indique International Crisis Group.
L'ONG redoute « le risque d'accentuer les déplacements de la population en amont du scrutin. Dans ce contexte, certains membres de l'opposition menacent de rejeter les résultats des scrutins, ce qui provoquerait une crise au sommet de l'Etat et risquerait de nuire à la stabilité du pays et d'accroître les tensions entre les communautés ».
Selon la même source, pour atténuer ces risques, le Gouvernement devrait veiller à ce que tous les partis puissent faire campagne sans subir d'intimidation ni de restrictions injustifiées. Il devrait s'assurer que la CENI, qui doit elle-même rémunérer son personnel et lutter contre l'extorsion des électeurs, soit financée de manière adéquate.
Réduction des discours incendiaires
Pour améliorer les chances d'élections légitimes et pacifiques, le Gouvernement devrait prendre des mesures fortes pour limiter les abus de pouvoir et créer un environnement propice à une campagne électorale équitable et à des élections libres et transparentes.
La première de ces mesures devrait être de veiller à ce que les forces de sécurité respectent les libertés fondamentales et de sanctionner les responsables des violations.
La réduction des discours incendiaires, sur les réseaux sociaux et dans la rue, selon le fait aussi partie de ce chantier nécessaire pour améliorer le climat électoral.
Ensuite, dans un contexte marqué par une incertitude continue, il est important, de chercher un consensus politique a minima entre le pouvoir et l'opposition, souhaite International Crisis Group.