Dakar — Le journaliste Mamoudou Ibra Kane, leader du mouvement "Demain, c'est maintenant" (DCM), a déclaré, vendredi, avoir renoncé à sa candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024 pour éviter de contribuer à "une banalisation outrancière de la fonction présidentielle".
"Aussi, en citoyen qui se refuse d'être un des acteurs de la désacralisation de la fonction de président de la République, ai-je décidé, en parfait accord avec le mouvement citoyen 'Demain, c'est maintenant', de retirer ma candidature", a écrit Kane dans un communiqué.
Il tient à préciser toutefois que "l'ambition" de DCM "reste intacte". "Sa détermination à mobiliser les citoyens est plus forte que jamais", a assuré Mamoudou Ibra Kane.
"Sans être candidat, nous restons mobilisés pour demeurer une force déterminante dans l'issue de la présidentielle du 25 février 2024", a-t-il ajouté, estimant qu"'au regard du nombre de fiches de parrainage retirées, les prétendants à la candidature sont passés de 80 en 2019 à près de 250 à ce jour".
"Ne sommes-nous pas en train de créer les germes d'une banalisation outrancière de la fonction présidentielle ?" s'interroge le leader de DCM.
Il fait valoir que "la très haute idée que 'Demain, c'est maintenant' a de la fonction du président de la République est absolument incompatible avec l'image de banalisation outrancière et de désacralisation progressive à laquelle une telle inflation de candidatures expose".
"Si l'on admet théoriquement que cette pluralité des candidatures est un signe de vitalité démocratique, il n'en demeure pas moins vrai que ce droit d'aspirer à diriger notre pays est attaché [...] au devoir de conserver la dignité de notre République et de sa démocratie", a argué Mamoudou Ibra Kane.
Diplômé du Centre d'études des sciences et techniques de l'information, un institut de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, il est une figure majeure de l'audiovisuel sénégalais et a exercé le métier de journaliste dans les plus grands groupes de la presse privée du pays.
Présentateur vedette de la radio WalFadjri, il en démissionne au début des années 2000 pour prendre en main la direction de la Radio Futurs Médias.
Directeur général du groupe Futurs Médias, créé par le chanteur Youssou Ndour, il est devenu administrateur du groupe E-Media Invest. Il avait démissionné de ses fonctions lorsqu'il a pris l'initiative de présenter sa candidature à l'élection présidentielle.