Dakar — L'Association de nutrition et d'alimentation du Sénégal (ANAS) a appelé, vendredi, à faire de la consommation des produits locaux une réalité afin de prévenir les maladies non transmissibles.
"Le consommer local de nos produits alimentaires ne doit plus être un slogan. Le consommer local doit être une réalité. Nos produits locaux sont bio naturellement donc sans danger", a défendu le docteur Valérie Ndiaye, présidente de l'Association de nutrition et d'alimentation du Sénégal lors d'un atelier d'information des médias en prélude de la cinquième conférence des Sociétés africaines de nutrition.
Pour arriver à changer les comportements liés à notre consommation, l'ANAS et la Fédération africaine des sociétés de nutrition (FANUS) organisent cette cinquième conférence du 19 au 24 novembre 2023 à Dakar sur le thème »Approche multisectorielle pour le renforcement des systèmes alimentaires et la réalisation d'objectifs de nutrition durables en Afrique".
A en croire le docteur Ndiaye, les bouillons sont des "additifs alimentaires qui ne nourrissent pas ».
"Le problème avec ces bouillons, c'est le problème de la publicité et des messages qui jouent sur la psychologie des femmes alors qu'ils sont sources de problèmes de santé", a alerté la nutritionniste.
A la place, elle a recommandé de préparer les mets avec des épices "naturelles et bonnes pour la santé".
Pour sa part, le professeur Adama Diouf secrétaire général de l'ANAS, a fait savoir qu'une étude menée en 2021 sur les emballages ultra combinés avait révélé que "70% de ces produits n'avaient pas d'autorisation marketing". Ces produits étaient "très sucrés, très salés et très gras. Il s'agissait de produits ultra transformés".
Selon le spécialiste, »notre système alimentaire dépend de l'environnement alimentaire". D'où l'impératif de "réduire les chocs" dus aux changements climatiques ».
Face à cette situation, le professeur à la faculté des sciences et techniques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar a estimé que "la nutrition est une priorité mondiale ». Au Sénégal, »elle est inscrite dans le Plan Sénégal émergent (PSE), ce qui reste à faire c'est de vulgariser les bonnes pratiques », a-t-il dit.
Selon le professeur Adama Diouf, par ailleurs président de la commission scientifique de la conférence, l'activité servira de plateforme pour partager les connaissances, les compétences, les bonnes pratiques et tous les efforts déployés afin de relever les défis et de réfléchir à un plan d'actions pour accélérer l'atteinte des cibles mondiales et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Pour inciter les pays à recourir aux bonnes pratiques nutritionnelles, l'ANAS compte remettre la distinction de "champion de la nutrition en Afrique" compte tenu des réalisations pour la souveraineté alimentaire.
La conférence se déroulera sous forme de sessions plénières, de symposiums et d'expositions axés autour de 14 sous-thèmes. 122 communications orales, 8 symposiums et 11 sessions sont prévus entre autres activités. Près de 500 participants sont attendues à Dakar.