Madagascar: Place du 13 mai - Risque de heurts entre civils

L'ambiance politique dans la capitale est explosive. Pour ce quatrième samedi de campagne, le risque d'affrontement entre le camp du président sortant, Andry Rajoelina, et les partisans du Collectif des candidats est plus que jamais présent. Si le Collectif a annoncé depuis ce mardi son projet de descendre sur la place du 13 mai ce samedi, le premier a fait savoir, depuis jeudi, qu'un grand carnaval se tiendrait dans différentes rues de la capitale le même jour.

Ce grand carnaval a, en tout cas, deux points de départ, le rond point Antsahabe et celui d'Antanimena, pour se terminer avec un podium au Stade Barea Mahamasina. Le face-à-face pourrait être inévitable à Andohan'Analakely ou à Antanimena. Deux endroits qui mènent vers la Place du 13 mai, mais qui pourraient également être empruntés par les « oranges ».

Légitime défense

Le samedi 15 octobre, des interactions se sont déjà produites entre les militants des deux côtés. Les points de ralliement du Collectif des candidats, à savoir le pont Behoririka, le rond-point Ankazomanga, mais surtout le rond point devant le Stade Barea Mahamasina, ont été investis de bonne heure par les « oranges ». La journée a été marquée par des provocations et des insultes.

Malgré la discipline et la retenue que les manifestants ont affichées, les deux camps en étaient même arrivés aux mains du côté d'Ankorondrano. Pour ce jour, les partisans du collectif des candidats ont annoncé qu'ils ne se laisseraient pas faire. « Nous allons répondre aux provocations car il faut que nous nous protégions. Il s'agit là de légitime défense », a d'ailleurs indiqué Me Hanitra Razafimanantsoa lors du Talk Show Miara-Manonja, hier.

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Gros bras

Dans les deux camps, on craint l'utilisation de mercenaires. « Des députés sont déjà en train de payer des personnes pour semer le trouble », a, quant à lui, soutenu Auguste Paraina. D'après certains observateurs, lors de la manifestation du 15 octobre, les « oranges » auraient payé les services de gros bras. Des taxi-motos, fauteurs de troubles, auraient semé provocations et insultes sur leur passage. En se mettant en double montée, ils auraient eu une mission spéciale : intimider et provoquer les manifestants. Les taxi-motos auraient eu pour rôle de transporter les « gros bras ».

Hier, en marge d'une réunion d'urgence à Ambohitsorohitra, le Colonel Radosoa Randrianarimasy, commandant de la CIRGN d'Antananarivo, a indiqué que « des personnes mal intentionnées vont utiliser des grenades offensive et défensive ». L'obstination des deux camps risque de faire de la Place du 13 mai le théâtre d'un affrontement entre civils. « Dans le cas où les manifestants arriveraient à investir la Place du 13 mai, le camp de l'ancien président est prêt à faire venir sur les lieux ses partisans », nous a-t-on informé. La vigilance est de mise pour ce samedi qui s'annonce électrique.

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