Dans un communiqué diffusé ce vendredi 3 novembre, le chef du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), Mahamat Al-Khatim, dit vouloir réintégrer l'accord de Khartoum signé en février 2019 avec le gouvernement. Les principales milices s'en étaient retirées en dénonçant les promesses non-tenues des autorités centrafricaines.
Deux éléments auraient convaincu le chef du MPC de se tourner à nouveau vers Bangui : le récent discours du président Touadéra sur le « cadre de discussion » toujours ouvert avec les groupes armés, et la perspective d'un possible nouveau dialogue, comme l'a demandé la semaine dernière la cheffe de la mission des Nations unies Valentine Rugwabiza, devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Selon le communiqué, des contacts seront noués avec l'Angola, facilitateur dans la crise centrafricaine, l'Union africaine et la CEEAC, en vue d'intégrer les combattants au programme de désarmement-démobilisation (DDR).
Un haut dirigeant du groupe estime que si cette fois le gouvernement centrafricain tient ses engagements, d'autres leaders pourraient suivre le MPC de Mahamat Al-Khatim. Ce dernier reste disposé à discuter malgré la peine de prison à perpétuité prononcée contre lui en septembre à Bangui, ainsi que contre les chefs de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Plusieurs cadres de la coalition rebelle affirment néanmoins que ce départ ne change rien à l'organisation sur le terrain, que Mahamat Al-Khatim avait perdu le contrôle de ses hommes et que peu d'entre eux seraient tentés de le suivre dans ce qu'ils qualifient de « ralliement ». Il y a deux semaines, plusieurs combattants du MPC, dont un général, ont été tués lors de l'attaque d'un chantier minier par les Russes de Wagner dans le nord du pays.