En République démocratique du Congo (RDC), la prochaine et quatrième audience dans l'affaire Stanis Bujakera est fixée au 17 novembre. À l'audience de vendredi 3 novembre, à la prison centrale de Makala, les avocats du directeur de publication adjoint d'Actualité.CD et correspondant de Jeune Afrique ont, une fois de plus, introduit auprès du tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe une demande de liberté provisoire pour le journaliste détenu, depuis le 8 septembre.
Stanis Bujakera est poursuivi pour la diffusion présumée d'un « faux document » attribué à l'Agence nationale de renseignement (ANR). Cet article, publié dans Jeune Afrique, mais non signé par Stanis, retrace le rôle présumé du Service de renseignement militaire dans l'assassinat du député et opposant Chérubin Okende.
Les avocats de Stanis Bujakera affirment que la fuite de leur client n'est pas à craindre. Devant le tribunal, ils ont une fois de plus souligné le comportement, selon eux, exemplaire du journaliste, depuis son arrestation et la collaboration dont il a toujours fait montre.
De plus, selon eux, il n'y a toujours pas d'indices sérieux de culpabilité. Par conséquent, ils ont plaidé en faveur de la comparution de leur client en homme libre, lors de la prochaine audience.
En ce qui concerne le fond de l'affaire, le Ministère public a de nouveau prétendu que le journaliste serait l'auteur du document que le parquet qualifie de faux. Il accuse même le journaliste d'avoir fabriqué le sceau apposé sur ce document.
De son côté, la défense a rejeté ces accusations et a officiellement demandé une contre-expertise. Ils ont même proposé que deux experts spécialisés en espionnage et surveillance numérique, l'un Congolais et l'autre international, soient nommés pour notamment examiner l'adresse IP que le parquet attribue à Stanis Bujakera.
Selon la défense, cette adresse IP a été localisée en Europe et n'a jamais été utilisée par le journaliste.
Le tribunal a pris l'affaire en délibéré et rendra sa décision dans les 48 heures concernant la demande de liberté provisoire. La décision de nommer ou non des experts indépendants sera rendue le 17 novembre.