«Doudou Ndir qui avait été nommé par décret n°2009-1431 en date du 24 décembre 2009 à la tête de la CENA avait remplacé Moustapha Toure, ancien magistrat qui avait démissionné le 26 septembre 2009. Doudou Ndir devait achever le mandat de son prédécesseur conformément aux dispositions de l'Article L.6 de la loi n°2005-07 du 11 mai 2005 portant création de la CENA qui dispose que : « Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-ci». Doudou Ndir devait donc partir depuis le 30 Mai 2011 puisque le président qu'il a remplacé avait été nommé le 1er juin 2005 pour une durée de 6 ans.
Depuis lors Doudou Ndir est là. Et ceci malgré les revendications de l'opposition et même de celles des observateurs internationaux. Le rapport final de la mission d'observation électorale de l'union européenne en 2019 avait clairement précisé les anomalies liées au mandat des membres du CENA en bas de page de 19 de 77 dudit rapport. Le président Macky Sall a toujours fait la sourde oreille sur l'illégalité des mandats des membres de la CENA.
En décidant seulement aujourd'hui de procéder à leur remplacement, dans ce contexte de refus de délivrance d'une fiche de parrainage au candidat Ousmane Sonko, le président Macky Sall intervient dans le processus électoral de manière insidieuse et inadmissible. Cette CENA qui avait demandé à ce qu'une fiche de parrainages soit délivrée à Ousmane Sonko est ainsi balayé d'un revers de main par un décret présidentiel. L'illégalité a été repoussée par une ingérence inacceptable à cette étape de contentieux dans le processus électoral».