Tunisie: Kaïs Saïed en visite inopinée à Nabeul - «Chaque citoyen a le droit de se déplacer dans de bonnes conditions»

4 Novembre 2023

Le Chef de l'Etat s'est offert un bain de foule à Nabeul où il a effectué, jeudi en fin de journée, une visite inopinée au cours de laquelle il est revenu sur de nombreuses questions: l'infrastructure de la ville, la gare ferroviaire, mais aussi le dossier palestinien.

En effet, le Président de la République Kaïs Saïed a effectué une visite inopinée dans la ville de Nabeul, démontrant ainsi son attachement à sa politique de proximité du peuple et à comprendre leurs préoccupations au plus près, comme il ne cesse de le rappeler.

Cette visite impromptue a été accueillie, à l'instar des autres déplacements, par les habitants de la ville et a suscité de vives réactions.

Le Chef de l'État a ainsi visité la gare ferroviaire de Nabeul qui affiche de nombreux manquements. Accompagné de la déléguée de Nabeul, il a évoqué la question des wagons de trains immobilisés, considérant cela comme un gaspillage de l'argent public et une atteinte à ce qui était un des piliers de la Tunisie. A ce titre, il a indiqué qu'il était temps de mettre fin à la négligence et au gaspillage. «Les Tunisiens en souffrent quotidiennement, alors que plusieurs wagons sont à l'abandon sur des voies ferrées, ce sont des milliards jetés par la fenêtre», a-t-il déploré.

Selon une vidéo publiée le même jour en fin de soirée par la présidence de la République, Kaïs Saïed a critiqué la gestion des ressources matérielles au sein du secteur des transports, notamment les wagons de trains.

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Il a assuré qu'il n'y aura pas de privatisation et que l'État gardera dans son giron ce secteur. «Le problème n'a pas été résolu... Il ne s'agit pas seulement de Nabeul... Le calvaire du Tunisien est quotidien», s'est-il désolé.

Une révolution législative

Kaïs Saïed s'est rendu par la suite à l'entrepôt des trains. Il a évoqué un plan cherchant à mettre en échec le secteur des transports publics. «Il s'agit de milliers de tonnes de métal... Pourquoi n'y a-t-il pas de recyclage ? Les taxis collectifs sont une atteinte à la dignité...

Chaque Tunisien a le droit de se déplacer et dans de bonnes conditions... Que font le ministère du Transport et les compagnies ?», s'est-il interrogé.

Lors de cette visite, le Chef de l'Etat a également évoqué la question des lourdeurs législatives qui freinent le développement dans différents secteurs.

A cet effet, il a souligné la nécessité d'engager une révolution législative, notamment après l'adoption de la loi de finances, pour que «l'Etat retrouve sa missions sociale».

Et au locataire de Carthage de rappeler la nécessité d'accélérer le processus d'assainissement de l'administration des «intrus», soulignant que nombre d'entre eux ont «même changé de carte d'identité». «Certaines personnes sont rémunérées sans même faire partie des effectifs de l'entreprise. Elles useraient de subterfuges et contournent le système en changeant de nom et de cartes d'identité», a dénoncé le Président.

«Les masques sont tombés»

En se rendant dans les quartiers de la ville du Cap Bon, le Chef de l'Etat a notamment évoqué le dossier palestinien à la lumière des derniers événements tragiques que connaît Gaza et aux agressions sionistes interminables.

A cet effet, le Chef de l'Etat a sévèrement critiqué la position de l'Occident à l'égard des droits spoliés des Palestiniens. «Les droits humains sont un grand mensonge. Les masques sont tombés. L'ambassadeur tunisien à Ramallah est encerclé depuis sept ans. Il n'a pas pu rentrer... C'est quoi cette histoire de deux États... Il ne s'agit pas d'antisémitisme, mais d'une lutte contre le sionisme», a-t-il assuré.

Et d'ajouter qu'en Tunisie, certains tentent d'instrumentaliser ce dossier à des fins électorales et politiques, alors qu'«on a oublié les visites de Bernard-Henri Lévy à l'Assemblée nationale constituante». «Ils pleurent les Palestiniens pour instrumentaliser leur cause et leur sang dans des campagne électorales... La Tunisie est unie selon la Constitution», a-t-il conclu.

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