« Comment avoir accès au capital notamment pour les entrepreneurs francophones ? ». La question a été au centre d'un panel organisé par la plateforme Beyond Fintech Africa (Bfa) le vendredi 3 novembre 2023, dans les locaux de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire, à Abidjan-Plateau.
Lors des échanges, Juglard Aude, Daf chez MStudio, explique qu'il faut créer de la confiance, la lisibilité entre les attentes des investisseurs et des entrepreneurs.
Pour elle, il y a un manque de capitaux, de façon générale en Afrique francophone. Cette lisibilité suscitera ainsi de nombreux acteurs qui apporteront du financement sur tous les types d'entreprises en vue du développement économique du continent.
Au niveau du secteur public, le gouvernement doit jouer un rôle de créateur d'environnement des affaires attrayant et un rôle de catalyseur. C'est-à-dire servir de garantie sur les prêts bancaires pour que les banques financent plus facilement les Pme.
Concernant les start-ups, les gouvernants doivent accorder des subventions afin que les ventures capitalistes soient à même d'injecter des capitaux dans ces start-ups.
Quant à Nela Duke Ekpenyong, Partener Ingressive Capital, deuxième paneliste, elle a relevé qu'il ne s'agit pas seulement aux entrepreneurs d'avoir des idées. Mais profiter des services des conseils techniques, s'introduire dans les réseaux pour avoir accès aux marchés. Cela passe aussi par une bonne gouvernance de son entreprise et la mise en place d'un écosystème robuste.
Nela Duke Ekpenyong a aussi insisté sur l'implication du secteur public pour booster les activités de ces Pme et start-ups. Ce secteur public peut financer par exemple les programmes d'innovations.
Un gap entre l'écosystème anglophone et francophone
"En 2022, 40% de la totalité du financement accordé aux start-ups en Afrique venaient des Etats-Unis. Ce qui veut dire que 40% des investisseurs parlaient l'anglais", affirme Juglard Aude. Cela crée, selon elle, un problème de compréhension à s'adresser à des investisseurs.
Alors que les capitaux américains ont une compréhension de ce qu'est une start-up technologique qui est très américaine. Les entrepreneurs francophones n'ont pas accès à toutes ces ressources-là en matière technologique et parfois ne parlent pas le même langage en termes de types d'entrepreneuriat que ces investisseurs.
Bfa est une plateforme mettant les écosystèmes anglophones et francophones en contact pour qu'il y ait des échanges et des partages pour aller de l'avant.
Temitope Kogbe en est le commissaire général. Pour lui, la création de cette plateforme est consécutive à de nombreuses demandes de l'écosystème anglophone pour la création de partenariats afin de les aider à répondre aux offres publiques. C'est un espace auquel on invite les régulateurs, les start-upers, les anglophones ainsi que les francophones pour des échanges constructifs.
Dans les pays anglophones, les entrepreneurs maîtrisent mieux les termes et le langage fintech. Ce qui manque chez les francophones.