Au Tchad, les réfugiés centrafricains du camp de Dosseye dans la province du Logone oriental sont installés depuis près de dix-sept ans sur la frontière entre le Tchad et la Centrafrique. Aujourd'hui, avec l'instabilité, persistante, les réfugiés n'entrevoient toujours pas de possibilités d'un retour rapide dans leur pays.
L'aide internationale commence à se faire rare, obligeant la plupart des réfugiés à trouver une activité pour survivre. Ici, ils sont plus de 14 000 Centrafricains. Certains avaient au moins une activité avant d'arriver au Tchad.
Aujourd'hui, ils font du commerce ou se sont lancés dans l'agriculture, comme Innocent Zapayéké. « C'est très difficile pour nous de vivre. Là, par exemple, on cultive l'arachide, la patate et le manioc pour en vendre une partie. L'autre partie, on la donne à notre famille. »
Pour Goni Aïssami, président du camp de Dosseye, les réfugiés préfèrent vivre ainsi sachant que les nouvelles du pays ne sont pas suffisamment rassurantes pour leur permettre de rentrer. « Au niveau de la capitale, ça peut aller mais dans les provinces, il n'y a pas de stabilité. Les problèmes sont toujours là, les milices [sont] partout. Donc, je crois que la stabilité n'est pas encore revenue en RCA. S'il y a de l'instabilité... Il y a un point que nous demandons aux autorités tchadiennes [de prendre en considération], c'est notre sécurité. Que la paix revienne en RCA d'abord. »
Pour le président du camp, la bonne intégration des Centrafricains avec les communautés locales peut leur permettre, s'ils le souhaitent, de rester puisque leur retour n'est pas une obligation.
Le camp de Dosseye, qui a ouvert au Tchad en décembre 2006, se situe à 70 km de la frontière centrafricaine. Selon le HCR, en août 2021, plus de 123 000 réfugiés et 2407 demandeurs d'asile centrafricains se trouvaient au Tchad.