Au Cameroun, après l'émotion et la médiatisation du drame de Mbankolo à Yaoundé, les familles des victimes de l'effondrement de terrain meurtrier, du 8 octobre 2023, attendent de pouvoir enterrer leurs proches.
Les 29 corps identifiés après le glissement provoqué à flanc de colline par la rupture d'une digue vétuste après des pluies diluviennes sont toujours à l'Hôpital central de Yaoundé, la capitale. Les autorités n'ont pas relogé les sinistrés qui ont perdu leur logement. Entretemps, une organisation de la société civile propose une assistance juridique gratuite aux victimes.
L'organisation Mandela Center International est en train de constituer un dossier et de collecter des données. Si les blessés, les familles des victimes et les rescapés de Mbankolo n'obtiennent pas réparations, le secrétaire exécutif de l'ONG envisage une action en justice.
Pour Jean-Claude Fogno, la catastrophe aurait pu être évitée : « Surtout que, il y a quelques semaines, on a observé des fissures réelles au niveau du mur de soutènement de cette digue mais rien n'a été fait. »
Une digue vieille de cent ans, construite durant la colonisation allemande. Une digue sous laquelle personne ne devait - en principe - s'installer, la zone étant déclarée non-constructible.
« Deux, trois jours après la catastrophe, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières a suspendu des titres fonciers et suspendu cinq haut cadres de son ministère. Cela veut dire que des gens se sont installés avec la complicité des agents de l'État », ajoute Jean-Claude Fogno.
L'ONG Mandela Center International appelle l'Etat du Cameroun à soutenir les sinistrés de Mbankolo. Le préfet du département du Mfoundi où se trouve Yaoundé, la capitale, Emmanuel Mariel Djikdent, affirme que l'Etat « a mis tout en oeuvre pour prendre les blessés en charge et entend aussi contribuer à l'organisation des obsèques. »
Pour l'instant, les 29 corps retrouvés après le glissement de terrain sont toujours sous scellés à l'Hôpital Central de Yaoundé. Le préfet Djikdent ajoute que « les modalités de recasement [des sinistrés qui ont perdu leurs logements] sont en cours de finalisation ». Pour l'instant, selon Jean-Claude Fogno de l'ONG Mandela Center International, les familles se débrouillent comme elles peuvent.