L'expert des Nations unies sur les formes contemporaines d'esclavage va entamer une visite en Côte d'Ivoire ce lundi matin. Elle s'achèvera le 17 novembre prochain. 11 jours pour examiner les cas d'exploitation de la main d'oeuvre pouvant s'apparenter à du travail forcé ou servile.
Le Japonais Tomoya Obokata, expert du droit international et des droits de l'homme, spécialisé dans la criminalité transnationale organisée, la traite des êtres humains et l'esclavage moderne visitera six villes de Côte d'Ivoire parmi lesquelles Soubré ou Grand-Bassam. Le rapporteur spécial des Nations unies va s'intéresser à divers secteurs de l'économie : l'agriculture, en particulier la cacaoculture, l'exploitation minière et le travail domestique.
Dans le secteur du cacao, les ONG internationales dénoncent depuis plus de 20 ans le travail des enfants. Ils seraient 800 000 à travailler dans les champs de cacao en Côte d'Ivoire, souvent pour travailler pour le compte de leurs parents ou de proches. Mais il existe aussi des cas de traite, environ 2 000 enfants seraient concernés, principalement burkinabé ou malien.
L'expert japonais va également se concentrer sur le travail domestique.
Au mois de septembre dernier, le destin tragique d'une domestique malienne avait heurté le pays. Employée dans un appartement de San Pedro, son corps sans vie avait été retrouvé par la police au pied de l'immeuble. Les autorités découvraient quelques heures plus tard qu'elle avait été violée puis tuée avant d'être défenestrée. Son employeur est suspecté d'être à l'origine de ces violences. Ce fait divers a relancé le débat sur les conditions de travail des employés de maison, à la merci de patrons violents.
De nombreux Ivoiriens partent également vers les pays du Golfe, notamment le Koweït ou les Émirats, pour y travailler en tant que servant ou servante. Privés de leur passeport à l'arrivée, certains sont victimes de travail forcé ou d'esclavage moderne.