La Côte d'Ivoire est en pleine reconstruction. Depuis 2011, d'importants travaux sont en cours dans le pays. Après la grave crise post-électorale de 2010, avec dextérité et avec l'appui de nombreux Houphouétistes, le Président Ouattara a donné un nouvel éclat au pays. Les deux piliers étaient la réconciliation et la reconstruction. De grands pas ont été posés et ont permis de consolider les pieux enfoncés dans le sol par le Chef de l'État.
Avec la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, puis de celle chargée de la réconciliation et de l'indemnisation des victimes des crises, les Ivoiriens ont réappris à vivre ensemble. Et le programme de reconstruction pouvait être décliné. Ne dit-on pas que la paix est le préalable à tout développement ? De 2011 à 2023, tous les observateurs, aussi bien politiques qu'économiques, toutes les institutions sont unanimes : la Côte d'Ivoire a une mine des plus radieuses. En visite à Abidjan, samedi dernier, le Président sénégalais, Macky Sall, est tombé sous le charme du pays. Le plus dur maintenant, c'est de maintenir la cadence. Éviter que par des actes de quelque nature que ce soit, cette oeuvre, tout ce travail ne s'écroule comme un château de cartes. Ou que ce pays soit un tigre en papier.
L'une des solutions pour garder le cap, c'est la gestion, la bonne. La force des pays développés, c'est la mise en oeuvre des pratiques de bonne gouvernance qui impliquent une gestion efficace et efficiente de la chose publique et la notion de redevabilité. La grande Amérique est passée par la prohibition. On a tous connu les incorruptibles qui faisaient le ménage dans un pays qui affichait, à divers endroits, le visage hideux d'une société aux mœurs dépravées. D'où les deux interpellations du Chef de l'État aux membres du gouvernement. D'abord, lors du Conseil des ministres du 18 octobre ; puis, la lettre circulaire du 25 octobre.
Les membres du gouvernement doivent être les porte-flambeaux de la bonne gouvernance. Les Ivoiriens, surtout ceux qui sont en première ligne dans la gestion, doivent mettre en pratique les instructions du Chef de l'État. S'ils échouent, la rigueur de la loi doit s'appliquer, de la manière la plus lourde possible. Le développement du pays passe aussi par les sanctions, la répression. Sinon, tous ces travaux seront vains. Parlant des travaux, il faut saluer l'initiative du Premier ministre Mambé de faire le tour de ceux-ci. Il y en a qui ont trop duré. Il faut maintenir la pression pour que le plus rapidement possible, ils soient livrés afin de faciliter la circulation dans le district d'Abidjan.
Le dernier sujet que nous voulons aborder, c'est la bataille successorale au Pdci-Rda. La plus ancienne formation politique est, avec la disparition tragique de son président, Henri Konan Bédié, à la croisée des chemins. Deux options s'offrent à elle. Dans un premier temps, il y a le respect et l'application des textes. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, c'est la mise en oeuvre des textes du règlement qui a sauvé ce parti après le décès du Sphinx de Daoukro. Une bataille éclair s'est déroulée sans que les militants le sachent. Certains cadres, au mépris des textes, avaient tenté de contrôler le parti. Les articles 40 et 43 ont alors été appliqués.
C'est une option qui a déjà fait ses preuves. L'autre option, c'est le consensus. Il peut permettre d'éviter, a priori, des palabres spectaculaires, médiatisés. Mais ce consensus est opérant lorsqu'il ne frustre pas, lorsqu'il est juste et tient compte du vécu de la formation politique. Un comité a été mis sur pied pour y arriver. Que ces sages soient habités par la sagesse de Salomon. Sinon, chacun ira de son côté avec son morceau de pagne à l'effigie du Pdci-Rda pour coudre sa chemise multicolore et multiforme. Tous les arrangements sont possibles, pourvu qu'il n'y ait pas d'exclusion. Pax et bonum ! Paix et bien ! .