Sénégal: Amy Sarr Fall, directrice d'intelligences magazine alerte sur la tension politique actuelle - «Il ne faut pas laisser trop de feu s'allumer»

6 Novembre 2023

La directrice d'Intelligences Magazine plaide pour la décrispation de la crise politique qui sévit actuellement au Sénégal marquée par l'escalade de la tension. Invitée du jour de l'émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall insistant sur «l'urgence d'apaiser la tension actuelle», invite l'Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen» pour «ne pas trop pousser la colère». Par ailleurs, interpellée sur la fermeture des universités au Sénégal notamment l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amy Sarr Fall souligne qu'il «faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l'Ucad».

La situation de tension que traverse actuellement le Sénégal du fait des difficultés notées dans la conduite du processus électoral en perspective de l'élection présidentielle du 25 février prochaine ne laisse pas indifférente la directrice d'intelligences Magazine. Invitée du jour de l'émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall est montée au créneau pour souligner «l'urgence d'apaiser la tension actuelle».

«Il ne faut pas laisser trop de feu s'allumer. Quand on voit que la situation est tendue, il faut tout faire la détendre. Il ne faut pas également trop pousser la colère parce qu'on ne sait pas jusqu'où cela peut aller», a-t-elle mis en garde. « Aujourd'hui, il faut être dans une logique de préservation de la paix, de préservation des acquis démocratiques du Sénégal. Si nos jeunes sont très bien traités partout, c'est parce que notre pays incarne une certaine position et c'est ça, qu'il faut préserver », a encore insisté la directrice d'intelligences Magazine.

%

Poursuivant son propos, Amy Sarr Fall a par ailleurs, profiter de ce face à face avec notre confrère Baye Oumar Gueye pour inviter l'Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen». «Je pense qu'il est important de ne pas oublier que si le Sénégal, aujourd'hui est reconnu partout, c'est parce que nous avons toujours, incarné une certain idéal de cette démocratie à laquelle, beaucoup de peuples africains aspirent encore. L'état de droit, c'est vraiment à la fois, la condition et la manifestation de cette démocratie», a-t-elle fait remarquer.

Avant d'insister, «l'Etat doit procéder aujourd'hui à une hiérarchisation de certaines normes juridiques pour justement limiter son propre pouvoir. Autrement dit, la toute-puissance de l'Etat doit se soumettre à ce droit parce que c'est ça qui protégerait le Sénégal et les générations à venir pour qu'il n'ait plus cette situation où chacun peut faire du mal à travers la justice».

Attention, à ne pas stigmatiser la jeunesse de l'Ucad !

Interpellé sur la question de la fermeture des universités au Sénégal notamment l'université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis bientôt 5 mois à la suite aux manifestations déclenchées par la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko en début juin, Amy Sarr Fall tout en déplorant cette décision a tenu à mettre en garde sur les conséquences dramatiques qu'elle pourraient engendrer.

«J'en suis très triste. Je pense qu'il faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l'Ucad. Parce que beaucoup d'entre ces jeunes de l'Ucad viennent des régions pour réussir à Dakar. La jeunesse, c'est l'âge de la radicalité mais aussi de la fragilité sociale. Je ne sais pas qui a eu à commettre ces violences à l'université parce qu'aucune enquête n'a pour le moment identifié les auteurs. Mais, ce n'est pas une raison pour stigmatiser cette jeunesse. Nous devons être fiers de ces jeunes », a-t-elle martelé.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.