Ile Maurice: Un vibrant hommage à Anjalay Coopen

Dans le cadre des 80 ans de la mort d'Anjalay Coopen et des 189 ans de l'arrivée des travailleurs engagés à Maurice, la Tamil League a présenté samedi soir la pièce «Anjalay - The ultimate sacrifice for social justice».

La pièce, en anglais, Anjalay - The ultimate sacrifice for social justice a été présentée samedi soir au Mahatma Gandhi Institute (MGI), à Moka, devant un parterre d'invités, parmi lesquels le président de la République Pradeep Roopun. La mise en scène portait la griffe de l'ancien président de la République, Barlen Vyapoory, selon un texte écrit par feu Pyneesamy Padayachy en 2003. C'est à la demande de Kamben Padayachy, fils de l'auteur, que la pièce a été présentée. À noter que Barlen Vyapoory l'avait déjà produite il y a dix ans.

Douze comédiens, dont la plupart faisaient leur première apparition sur scène, ont participé à cette pièce. Anjalay - The ultimate sacrifice for social justice retrace une partie de la vie, mais surtout le combat, d'Anjalay Coopen, femme laboureur décédée le 27 septembre 1943, à Belle-VueHarel, sous les balles de la police alors qu'elle attendait son premier enfant. Aujourd'hui encore, elle incarne le symbole de la lutte contre l'oppression et le combat des travailleurs pour leurs droits.

La pièce, d'une durée de 1 h 30, nous plonge dans la dure réalité des travailleurs engagés dans les établissements sucriers, plus particulièrement à Belle-Vue-Harel. En 1943, les travailleurs engagés survivent plus qu'ils ne vivent. Cette situation est aggravée par la Seconde Guerre mondiale en cours. Une amélioration de leurs conditions de vie est plus que nécessaire. Des négociations sont entamées avec les propriétaires sucriers. Un accord est finalement signé entre les représentants des travailleurs et les propriétaires sucriers, mais cet accord ne satisfait pas tous les travailleurs. Il s'avère que les travailleurs de Belle-Vue-Harel n'auront pas droit au même taux d'augmentation de salaire que ceux des autres établissements sucriers, ce qui les pousse à revendiquer leurs droits. C'est en se faisant entendre que trois travailleurs, dont Anjalay Coopen, trouveront la mort.

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Anjalay - Le sacrifice ultime pour la justice sociale est une pièce profonde et dramatique. Bien qu'elle traite d'un sujet sérieux, elle est équilibrée par des passages plus légers qui parviennent parfois à faire sourire le public. Ces moments plus légers sont les bienvenus car la pièce comporte de nombreux dialogues. Les changements de décor apportent également davantage de vie à la pièce, même s'ils nécessitent des interruptions dans le déroulement de l'histoire. Ainsi, la mise en scène commence par une cérémonie prénatale, un événement festif et haut en couleur, et se termine par un hommage à Anjalay Coopen.

La soirée s'est achevée par une danse retraçant le parcours d'Anjalay Coopen et la remise de fleurs aux participants ainsi qu'à tous ceux impliqués dans le bon déroulement de la pièce. Annoncée comme une pièce amateur, Anjalay - The ultimate sacrifice for social justice a néanmoins su captiver le public, en particulier grâce à la performance de la comédienne principale Morgini Ramen, dans le rôle d'Anjalay Coopen. Cette dernière, dont le rôle exige une présence continue sur scène, a su incarner avec détermination le personnage d'Anjalay Coopen. Le metteur en scène Barlen Vyapoory a travaillé pendant plus de quatre mois pour donner vie à cette pièce.

Dans son discours, Kamben Padayachy, fils de feu Pyneesamy Padayachy, a souligné qu'il souhaitait que cette pièce soit de nouveau jouée et qu'elle franchisse les frontières de Maurice pour être représentée dans d'autres pays de la région. Plus qu'un hommage à Anjalay Coopen ou à l'auteur Pyneesamy Padayachy, la pièce revêt une portée nationale et historique car elle rend hommage à tous ceux qui ont lutté pour la justice sociale dans le pays, en particulier pour de meilleures conditions de travail. Une lutte qui n'est pas près de s'achever.

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