Près de cinq mois après la mission de paix en Ukraine et en Russie conduite par une délégation de chefs d'États africains dont Cyril Ramaphosa et alors que l'Afrique du Sud a longtemps été critiquée pour ses liens avec Moscou, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, était en déplacement à Pretoria, lundi. Reçu par son homologue, Naledi Pandor, il est, à nouveau, venu plaider pour un renforcement de la coopération entre le continent africain et son pays.
Bien que la guerre entre Israël et le Hamas ait pu éclipser la question ukrainienne, pour le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, cette visite en Afrique n'a rien d'opportuniste. « Je ne suis pas là pour une visite hâtive, cela fait un moment que l'on travaille dessus. Nous ne ressentons pas un manque d'attention vis-à-vis de l'Ukraine au niveau global. Sur le plan médiatique, l'espace est plus restreint, mais pas sur le plan politique. »
Dmytro Kuleba est aussi revenu sur la mission pour la paix menée en juin dernier par Cyril Ramaphosa : « Pour l'instant, la seule initiative de paix qui est discutée entre les pays c'est le plan de paix de l'Ukraine. Mais la visite d'un groupe de dirigeants africains a été cruciale, car suite à cela, l'Afrique du Sud a été le premier pays à rejoindre les sessions de pourparlers. Et cela envoie le message que tous peuvent venir y prendre part. »
La ministre sud-africaine Naledi Pandor s'est, elle, félicitée de la position adoptée depuis le début par son pays. « Je pense que notre décision originelle de rester non-aligné était la bonne. Nous sommes l'une des rares régions du monde qui puisse parler à la fois à l'Ukraine et à la Russie. »
Kiev devra continuer à déployer ses efforts sur le continent, si le pays veut rassembler le maximum de participants pour son futur sommet mondial pour la paix. Le ministre ukrainien a également reconnu que son pays avait délaissé, par le passé, les relations avec le continent africain, et a réitéré l'engagement d'ouvrir des ambassades, notamment au Ghana, au Mozambique, en Côte d'Ivoire, au Botswana et au Rwanda.
