Mali: A Kidal, les habitants savent que «personne n'est à l'abri»

Au Mali, cela fait tout juste une semaine ce mardi 7 novembre que la Minusma a achevé son retrait de la région et de la ville de Kidal. Les rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), dont Kidal est le fief, ont investi l'emprise laissée libre par les Casques bleus, mais l'armée malienne affiche haut et fort son intention d'en prendre possession, par les armes, et a d'ailleurs effectué des tirs de drones sur ce camp, pendant le week-end. Dans ce contexte, les habitants de Kidal se préparent à d'éventuels combats.

« On sait que personne n'est à l'abri. » Ce que ce Kidalois joint au téléphone craint par-dessus tout, ce sont d'éventuelles frappes aériennes, par avion, par hélicoptère, ou par drone. Ce chef de famille a envoyé toute sa famille en Algérie. Lui est resté à Kidal pour le travail, mais se tient prêt à partir à son tour, à tout moment.

Selon les chiffres du HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés), 40 à 50 000 habitants de Kidal et de localités proches auraient récemment gagné la frontière algérienne.

Mais beaucoup restent à Kidal : les milliers de déplacés qui avaient afflué ces derniers mois d'autres régions du Mali (de Ménaka notamment) et tous ceux qui préfèrent avoir peur que partir sans disposer de point de chute.

« Il y a beaucoup de monde au grand marché », « les gens circulent dans les rues », « on fait nos activités, on reste sereins », témoignent plusieurs habitants joints par RFI.

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Si des produits comme le mil ou le riz peuvent manquer -parfois pendant plusieurs jours, ce qui suscite d'importantes hausses des prix- les approvisionnements ne sont pas rompus et la disponibilité de nourriture ne constitue pas, à ce stade, un motif d'inquiétude.

Les habitants ne font donc pas spécialement de réserves. Se préparent-ils à d'éventuels bombardements ? « Pas vraiment », répondent les Kidalois interrogés. Dans la ville, les bâtiments sont majoritairement en banco et, même en dur, ne disposent pas de cave ni d'abri : difficile de se prémunir contre de possibles attaques aériennes.

Dans leurs récents communiqués, l'armée malienne comme les rebelles du CSP appellent les populations à rester calmes, vigilantes et à s'éloigner des zones de combat.

À Kidal, précise un cadre du CSP, les lieux les plus à risque sont l'aéroport et les camps militaires : « En cas d'attaque aérienne, la consigne est de rester chez soi. »

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