Cameroun: Crise anglophone - Près de 40 personnes brûlées vives à Mamfe par les présumés sécessionnistes

International Crisis Group
Force de l'ordre Camerounaise (archives)
7 Novembre 2023

Selon l'ONG Mandela Center International, près de 40 personnes, uniquement des civils, ont été brulées vives. Dans le même bilan macabre, Camer.be a appris qu'il y a eu une centaine de blessés d'une gravité extrême. Les évènements se sont déroulés aux environs de 3h45 mn ce 06 novembre 2023, au village Egbekaw, dans l'arrondissement de Mamfe, département de la Manyu, région du Sud-Ouest.

Les populations ont été surprises dans leur sommeil alors , lorsqu'elles ont été surprises par des hommes armés non identifiés. Les personnes ayant tenté de s'enfuir qu'elles ont été abattues à bout portant. Selon des sources locales, le bilan serait en réalité plus lourd.

"Qu'en attendant le dernier décompte par l'équipe dépêchée sur le terrain, Mandela Center International est en mesure d'affirmer que ce massacre des populations civiles est l'oeuvre des groupes armés non étatiques qui écument les lieux ;

Que cette tuerie massive fait suite au fait que les groupes armés séparatistes soupçonnent les populations civiles locales de coopérer ou d'indiquer leurs camps de formation ou de regroupement aux forces armées gouvernementales ;

Que les autorités administratives et militaires locales n'ont pas encore réagi face à ce drame au moment des présentes écritures ;

Que Mandela Center International met clairement en garde les groupes armés non étatiques que selon l'article 13 (2) du Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II)", écrit l'ONG Mandela International Center, dans sa note d'alerte.

Et de poursuivre : « Ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne devront être l'objet d'attaques. Sont interdits les actes ou menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile » ;

Que les chefs rebelles sont tenus par les dispositions du Droit International Humanitaire et doivent répondre de leurs actes quel que soit le lieu où ils se cachent ;

Que Mandela Center International rappelle clairement aux autorités camerounaises que selon le droit international des droits de l'homme, le Gouvernement camerounais a l'obligation absolue, de respecter et de faire respecter le droit à la vie, d'empêcher l'exécution extrajudiciaire de personnes civiles, y compris des groupes armés séparatistes, que ce soit par la police ou d'autres forces de sécurité, de faire appel à ses forces de sécurité pour veiller, dans la mesure du possible, à ce que la population vivant dans le pays ne soit pas assassinée par des agents non étatiques tels que des groupes armés séparatistes qui écument les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et doit ouvrir une enquête sur les responsables d'exécutions illégales et les traduire en justice.;

Que Mandela Center International enjoint clairement les groupes armés non étatiques à mettre tout en oeuvre pour retrouver les auteurs de ces actes criminels et de les mettre à la disposition de la justice.

Que Mandela Center International rappelle enfin aux protagonistes que seule une solution négociée peut mettre un terme à la crise anglophone et permettre le retour à une paix durable".

Les massacres de Mamfe se sont déroulés à quelques heures du début des festivités relatives au 41 ème anniversaire de Paul Biya au pouvoir. Âgé de presque 91 ans, le président de la République qui a hérité du pouvoir d'Ahmadou Ahidjo le 06 Novembre 1982, ne l'a plus jamais quitté, et son mandat obtenu en 2018, court encore pour deux ans, tandis que la crise anglophone s'enlise et a déjà fait près de 10 mille morts.

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