En 2020, une année qui restera gravée dans ma mémoire en raison de la pandémie mondiale du COVID-19, ma vie a pris un tournant inattendu. Alors que le monde extérieur semblait s'effondrer sous le poids du virus, mon propre monde intérieur sombrait dans l'obscurité de la solitude et de la tristesse. J'avais tout juste accouché de ma fille, réalisant ainsi le plus grand rêve de ma vie. Cependant, ce moment de bonheur était enveloppé d'un nuage sombre de tristesse et de confusion. Je me sentais seule, épuisée et désemparée, cherchant désespérément de l'aide.
Les journées étaient devenues un fardeau insoutenable. Le soir, je ne fermais pas les yeux. Je restais là, regardant ma fille en pleurant. L'insomnie me submergeait. Même lorsque le sommeil arrivait, chaque matin, je me réveillais avec un poids dans la poitrine, une tristesse profonde qui m'envahissait. La pandémie avait rompu les liens sociaux, m'isolant davantage. Les rires et les sourires qui auraient dû accompagner la naissance de ma fille semblaient distants.
La nuit était le moment le plus critique. En couchant ma fille, alors que le monde semblait être enveloppé par l'obscurité, je me retrouvais seule avec mes larmes. Je passais des heures à pleurer silencieusement, submergée par un tourbillon d'émotions complexes à comprendre. L'angoisse, la tristesse, et la solitude me submergeaient, faisant de chaque nuit un moment de douleur intime et silencieuse. Chaque pleur nocturne était une libération momentanée de la douleur que je ressentais à l'intérieur. Mais au matin, la tristesse était toujours là, plus lourde que jamais.
J'avais du mal à me connecter avec ma fille, à être la mère que je désirais être. Les moments de joie et de complicité semblaient inaccessibles. Je me sentais coupable de ne pas être à la hauteur, de ne pas être la mère aimante que j'avais imaginée. J'ai même déjà réfléchi à partir en pensant que mon mari et ma fille seraient mieux sans moi. C'est alors qu'une conversation avec ma belle-soeur, qui est également ma meilleure amie, a marqué un tournant.
Elle m'a recommandé de chercher de l'aide, un conseil qui est resté dans mon esprit, bien que mon propre scepticisme m'eut retenue. Assise seule dans un coin, j'ai sorti mon téléphone et me suis résolue à faire une recherche en ligne pour trouver un soutien en santé mentale. J'ai ouvert mon application de médias sociaux préférés et ai simplement tapé "aide psychologique" dans la barre de recherche. Les résultats ont commencé à défiler sur mon écran, présentant divers professionnels de la santé mentale. C'était le jour où je me sentais particulièrement vulnérable et désemparée, cherchant désespérément de l'aide pour surmonter ma solitude et ma tristesse.
C'est là que j'ai remarqué le profil d'Assa Djelou, psychothérapeute. Les publications d'Assa semblaient réfléchies et bienveillantes, et son approche semblait être en accord avec ce que je recherchais. J'ai commencé à parcourir le contenu partagé par Assa, qui abordait des sujets liés à la santé mentale, la maternité et l'acceptation de soi. Les mots et les messages d'Assa sur les réseaux sociaux ont résonné profondément en moi. J'ai trouvé du réconfort dans les témoignages et les encouragements partagés par Assa.
Cela m'a encouragée à prendre contact avec elle pour demander de l'aide. Je lui ai envoyé un message direct en exprimant mon besoin d'assistance et de soutien. Assa Djelou a répondu à la hâte et chaleureusement, offrant une oreille attentive et un espace sûr pour discuter de mes préoccupations. C'était le début d'une démarche inhabituelle vers le bien-être mental, soulignant l'importance croissante de la disponibilité de services de santé mentale en ligne et de professionnels compatissants prêts à aider ceux qui en ont besoin.
Après notre échange, j'me suis déterminé à franchir la porte du cabinet de la psychothérapeute. C'était un pas vers l'inconnu, une démarche que j'entreprenais sans grande conviction, mais avec une vague espoir. La première consultation a été un moment crucial dans mon voyage vers une meilleure prise en charge de ma santé mentale. La thérapeute m'a accueillie chaleureusement, créant un espace sûr où je me sentais libre de m'exprimer sans crainte de jugement. J'ai commencé à raconter mon histoire, à dévoiler mes luttes intérieures, et à partager les profondeurs de ma solitude et de ma tristesse. La psychothérapeute a écouté attentivement, sans interrompre, et a validé mes émotions.
Elle a mis des mots sur mes maux, me soutenant pour identifier les sentiments confus qui me submergeaient. Cet acte naturel de validation a été un premier pas vers la compréhension et la meilleure prise en charge de ma santé mentale. Au fil des séances, j'ai commencé à concevoir que je n'étais pas seule dans mon combat. La thérapeute m'a démontrée que les difficultés que je ressentais étaient courantes pour les jeunes mères et que cela ne faisait pas de moi une mère indigne. Ensemble, nous avons exploré les causes de mes symptômes, identifié les déclencheurs et élaboré des stratégies pour faire face à mes émotions.
À travers ces séances de psychothérapie, j'ai pris conscience de ce qui m'était arrivé. La thérapeute a diagnostiqué une dépression post-partum chez moi. C'est une maladie peu connue, voire taboue, car, par exemple en Afrique, existe la croyance que seules les européennes en sont touchées. En conséquence, les jeunes mamans africaines se retrouvent souvent isolées dans leur lutte, ne s'aventurant pas à partager leur douleur, bien que cette maladie affecte de 10 à 15% des mères. Grâce aux séances avec la psychothérapeute, j'ai acquis une précieuse compétence : celle de légitimer mes émotions et devenir plus indulgente envers moi-même.
Les discussions ouvertes et les conseils de la thérapeute m'ont permis de avoir conscience que ce que je ressentais n'était ni anormal ni honteux, mais plutôt une réaction naturelle à la dépression post-partum. Cela a eu un effet libérateur sur moi, brisant les barrières du silence et de la honte qui entourent habituellement cette condition. À travers ces séances, j'ai également constaté que ma souffrance n'était pas unique, mais partagée par de nombreuses autres mères. Cela m'a aidée à me sentir moins seule dans mon combat.
J'ai pris conscience que la dépression post partum est une maladie qui peut toucher n'importe quelle femme, quelle que soit sa race, son origine ou sa culture, contredisant ainsi les croyances limitantes qui peuvent exister dans certaines communautés. L'apprentissage de la légitimation de mes émotions et de l'indulgence envers moi-même a été un tournant dans ma vie. J'ai progressivement appris à accepter et à gérer mes émotions, ce qui m'a aidée à retrouver un équilibre émotionnel et à m'engager dans un processus de guérison.
Mes séances de psychothérapie m'ont guidée vers un cheminement vers le mieux-être, me permettant de reconnaître qu'il est plausible de surmonter la dépression post-partum avec le soutien efficace et la bonne compréhension. La compréhension de ma dépression et les outils fournis par la thérapeute m'ont permis de me reconnecter avec moi-même et de mieux m'occuper de ma fille, malgré les difficultés liées à mon rôle de mère. Mon histoire est un rappel puissant de l'importance de briser les préjugés et les mythes qui entourent la santé mentale et la psychothérapie. La recherche de l'aide d'un psychothérapeute n'est pas un signe de faiblesse, mais un acte de courage.
C'est un pas vers une meilleure compréhension de soi, de ses émotions, et de la meilleure prise en charge de sa santé mentale. Grâce à la thérapeute compatissante et à notre travail acharné ensemble, j'ai trouvé l'espoir et la force pour construire un avenir plus lumineux pour ma fille et moi. Mon histoire nous rappelle que la démarche vers le bien-être mental est possible, et que nous ne sommes jamais seuls dans notre lutte pour la santé mentale.