Afrique Australe: L'énigme SADC !

Entre le déploiement des forces de la SADC et les contacts diplomatiques, d'une part, et face à la détérioration de la situation sécuritaire à l'Est de la République démocratique du Congo, de l'autre, le sommet de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) a donné samedi 4 novembre dernier à Luanda, mandat à João Lourenço et à la Troïka de l'organisation, d'intensifier les efforts diplomatiques entre la RDC et le Rwanda pour parvenir à une paix durable.

La Troïka de l'Organe de coopération politique, de défense et de sécurité de la SADC, dirigée par le Zambien, Hakainde Hichilema, est composée, outre la Zambie, de la Namibie et de la Tanzanie. C'est elle qui détient la clé de voute.

Le Sommet extraordinaire de la SADC a salué, à cette occasion, les efforts entrepris par le Président angolais, João Lourenço, désigné par l'Union africaine (UA) pour la recherche de la paix dans la région. Point n'est besoin de rappeler que c'est l'Angolais Lourenço et son homologue congolais Félix Tshisekedi qui sont parvenus à réconcilier le Rwandais Paul Kagame et l'Ougandais Yoweri Museveni.

La SADC, avec le soutien de ses homologues zambien, tanzanien et namibien, recourt au même service du Président angolais pour renouer le dialogue au sommet entre la RDC et le Rwanda. Lourenço entretient de bonnes relations entre Tshisekedi et Kagame. Son implication en cas de succès, permettra de désamorcer la pression militaire en cours à l'Est de la République Démocratique du Congo.

La RDC, qui va aux élections dans moins de deux mois, a besoin de voir cette partie orientale revenir dans le giron du gouvernement central afin de mettre fin à la gestion hémiplégique de son territoire.

Entretemps, Kinshasa mise aussi sur l'option militaire s'il ne trouve pas de solution par cette nouvelle voie diplomatique. La guerre de l'Est pèse lourdement dans le budget de la RDC et du Rwanda. Encore plus à Kigali qui se voit amputé de certaines aides de ses partenaires financiers occidentaux.

A Luanda, Félix Tshisekedi a fourni les orientations stratégiques du déploiement de la Force de la SADC à l'Est de la RDC dans le but de restaurer la paix et la sécurité. Kinshasa souhaite le retrait de la Force régionale de l'EAC au plus tard le 8 décembre prochain et son remplacement par celle de la SADC.

Mais seulement, le coût de ce déploiement risque d'être supporté essentiellement par le gouvernement congolais. Un nouvel appel à serrer la ceinture alors que les élections sont annoncées au 20 décembre prochain et qu'il faille poursuivre l'élan de doter la RDC d'une armée moderne et équipée.

C'est dire que si l'option diplomatique aboutit entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, elle permettra aux deux pays voisins d'épargner d'importantes ressources en vue de financer les projets de développement de deux pays voisins. Entretemps, les négociations avec le M23 représentent la ligne à ne pas franchir pour le gouvernement congolais.

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