La présidentielle 2023 restera comme la plus concernée avec certains candidats hommes d'affaires ou présidents d'une entreprise par la question des conflits d'intérêts.
Notre démarche s'inscrit aujourd'hui dans l'optique de lancer un signal d'alerte contre ces candidats à l'élection présidentielle qui pourront profiter du vote des congolais pour se placer dans une situation d'interférence entre la fonction « Président de la république » et les intérêts privés de leurs entreprises. La notion de conflit d'intérêts désigne des situations dans lesquelles une personne chargée de défendre un intérêt général est en position d'abuser de sa fonction pour défendre ses intérêts privés.
La Rdc semble moins intéressée aux accusations de conflits d'intérêts qui peuvent viser ses élites politiques. Certes, nul n'ignore que les conflits d'intérêts sont devenus un sérieux problème dans les démocraties balbutiantes et un enjeu auxquels les décideurs politiques réfléchissent davantage pour élaborer des lois. L'opinion publique veut que les hommes politiques qui profitent de leurs fonctions soient interpellés. Le postulat que l'intégrité est une qualité exigible aux acteurs politiques et le conflit d'intérêts peut miner la confiance légitime dans les institutions du pays.
Même si par des postures politiciennes , les articles de notre constitution sont bottés en touche, il existe bel et bien des instruments qui corroborent les codes de conduites et des lois d'incompatibilité . C'est bien sûr une approche très efficace de prévention de la corruption et des détournements des deniers publics. L'article 96 de la constitution de la Rdc qui stipule: « les fonctions de président de la république sont incompatibles avec l'exercice de tout autre mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité professionnelle » demeure par excellence un instrument juridique qui régule la question des conflits d'intérêts.
D'ailleurs, la déclaration du patrimoine familial pour le président élu reste impérative et dans l'article 99 de notre constitution il est prévu la sanction en cas de violation : « Faute de cette déclaration endéans les trente jours , la personne concernée est réputée démissionnaire». Dans beaucoup de pays actuellement, le conflit d'intérêts est considéré comme un crime. Des ministres ont démissionné de leurs fonctions et poursuivis par la justice.
Nous souhaitons vivement que tout candidat à l'élection présidentielle sache bien que sa victoire ne doit pas être perçue comme une aubaine pour servir les intérêts privés de ses affaires ou entreprises. Ce qui serait une violation flagrante de la constitution et les articles 164, 165 demeurent explicites.
Le conflit d'intérêts n'est pas une infraction pénale, mais il conduit à des situations relevant du domaine pénal telles que la prise illégale d'intérêt, le trafic d'influence, la corruption publique ou privée, les détournements des deniers publics.
Congolais et congolaises, VOTEZ pour le candidat qui n'abusera pas de la fonction Président de la république pour interférer dans ses affaires privées. La RDC ne doit pas continuer à être un GÂCHIS.