Ayib Daffé, le mandataire du candidat déclaré à la présidentielle 2024, Ousmane Sonko, était hier, lundi 6 novembre 2023, à la Commission électorale nationale autonome (CENA), pour les besoins de la mise à disposition des fiches de parrainages pour le leader de Pastef/Les Patriotes. Seulement, l'honorable député n'a pas pu rencontrer le président de la CENA. Il a promis de revenir, ce mardi à 10 heures. «Nous nous sommes présentés à la CENA pour voir les responsables. Malheureusement, nous n'avons pas trouvé le président. Nous allons revenir demain (aujourd'hui mardi) matin à 10 heures, pour le rencontrer et discuter du traitement de notre requête, conformément au Code électoral et pour récupérer les fiches de parrainages du candidat Ousmane Sonko», a fait savoir Ayib Daffé.
Ce déplacement du mandataire de Ousmane Sonko, le leader de Pastef/Les Patriotes en prison depuis juillet dernier, s'explique par le fait que la Direction générale des élections (DGE) a refusé de lui remettre ces fiches. Ce, malgré la décision du juge Sabassy Faye du Tribunal d'instance de Ziguinchor, rendue dans ce sens. Par la suite, saisi par les conseils du candidat des Patriotes, la CENA avait invité la DGE à se conformer à la décision de justice, en réintégrant Ousmane Sonko sur les listes électorales, en en lui remettant ses fiches de parrainages. Tout en se réservant le droit de se substituer à la DGE pour remettre Ousmane Sonko dans ses droits, conformément à la loi électorale.
C'est pourquoi, face à ce refus d'obtempérer de la DGE, les avocats de Sonko ont à nouveau saisi l'organe de supervision et de contrôle des élections pour qu'il use de cette prérogative que lui confère la loi, pour faire disposer des fiches de parrainages à Ousmane Sonko, le jeudi dernier. Le lendemain vendredi, par décret n°2023-2152 du 03 novembre 2023, le chef de l'Etat, Macky Sall, a nommé une nouvelle équipe à la CENA, avec à sa tête Abdoulaye Sylla, un Inspecteur général d'État à la retraite, après avoir limogé le président Doudou Ndir et sa team.
Conséquence, en plus de la suite des recours annoncés par des citoyens-électeurs contre le décret jugé «illégal» du président de la République, le temps de la passation de service suivi de la prestation de serment de la nouvelle équipe devant le Conseil constitutionnel, c'est le «vide» à la CENA. Donc, le mandataire de Sonko doit encore prendre son mal en patiente, dans l'espoir de disposer des fiches de parrainages sollicitées, ni le président sortant encore moins le nouveau ne pouvant satisfaire cette demande pour le moment.