Afrique Centrale: Au Gabon, une possible bavure militaire suscite l'émotion

Au Gabon, la mort de Karles Stecy Akué Angoué, 30 ans, dans la nuit du 12 au 13 octobre 2023, suscite l'émotion. Il faisait partie des clients d'un bar ayant été pris à partie par des soldats parce qu'ils ne respectaient pas le couvre-feu toujours en vigueur depuis le coup d'État du 30 août. Plusieurs personnes ont été tabassées. Le ministère de la Défense et le Conseil national de la société civile ont réagi à cette affaire.

L'affaire fait grand bruit au Gabon depuis plusieurs semaines. Celle d'une possible bavure de militaires. Dans la nuit du 12 au 13 octobre 2023, les clients d'un bar ont été pris à partie par des soldats parce qu'ils ne respectaient pas le couvre-feu toujours en place depuis le coup d'État du 30 août qui a renversé Ali Bongo. Plusieurs personnes ont été tabassées.

Selon des témoins, cinq militaires auraient frappé des clients violant le couvre-feu. Blessé, Karles Stecy Akué Angoué, 30 ans, aurait succombé à ses blessures. Un décès qui a provoqué un choc dans le pays.

« Nous ne pouvons pas comprendre que les mêmes agissements au temps du clan Bongo continuent »

Il a fallu trois semaines au ministère de la Défense pour réagir. Le général Félicien Koyi, directeur de cabinet, a déclaré : « S'il est avéré que les auteurs de ces faits sont des militaires, ces derniers répondront de leurs actes conformément au règlement militaire et à la loi en vigueur. Le ministère, tout en comprenant la peine et l'émoi provoqué par cet événement tragique, appelle au calme et à la retenue. »

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Ce 6 novembre 2023, le Conseil national de la société civile s'est saisi de l'affaire. Sa vice-présidente Jeanne Clarisse Dilaba demande des actes, au micro de Sébastien Nemeth : « Nous sommes vraiment attristés, parce que nous ne pouvons pas comprendre que les mêmes agissements au temps du clan Bongo continuent jusqu'à aujourd'hui. Ce qu'il y avait à faire, c'était de les prendre, et les garder là jusqu'au matin, mais pas du tout de les bastonner ! Nous condamnons cela, et nous allons poursuivre cette situation afin que le ministère de la Défense applique ce qu'ils ont dit. Ils ont dit que si ce sont les militaires qui ont tué Karles, alors ils seront condamnés. Nous croyons que cela se fera, parce que nous n'allons pas laisser ça comme ça. »

La famille de Karles Stecy Akué Angoué demande elle aussi une enquête, la vérité, et que les responsabilités soient déterminées, ajoutant que la dépouille du jeune restera au CHU de Libreville tant que justice ne sera pas rendue. Cette affaire sensible pourrait faire office de test pour le pouvoir, notamment concernant le niveau d'impunité dans le pays.

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