Cote d'Ivoire: Mise en œuvre de la pratique Rse- Acteurs publics et privés appellent à un cadre légal

8 Novembre 2023

La 6e édition de la Journée nationale du partenariat Etat secteur privé-Jnp 2023, dont l’ouverture a eu lieu le  lundi 6 novembre au Sofitel Hôtel Ivoire, a pris fin le 07 du même mois à Abidjan. Les travaux du panel1 ont permis entre autres, de faire un état des lieux sur la pratique de cette démarche dans notre pays, à travers le terme : « Pratiques Rse en Côte d’Ivoire : quel état des lieux ? ».

Il s’agissait pour les panelistes de faire le diagnostic de la démarche RSE des entreprises sur le sol ivoirien, et surtout proposer des solutions en vue d’une mise en place d’un cadre normatif pour l’amélioration de l’écosystème de la RSE. Il ressort que plusieurs entreprises telles que le groupe Sifca, Orange, Ciprel sont déjà inscrites dans cette dynamique.

Le Pr Kouadio George du ministère de l’Environnement, du développement durable et de transition écologique, a confié que l’État de Côte d’Ivoire accorde une importance capitale à cette politique. Cette volonté des autorités ivoiriennes est traduite par la signature de convention et accords multilatéraux, la mise en place d’un nouveau code de l’environnement (eau, mine, forêts…).

« En termes d’opérationnalité de la Rse, le ministère dispose d’une direction générale de l’Environnement et une direction de l’économie verte de la Rse », a-t-il ajouté. Comme défis majeurs, a relevé le Pr Kouadio, le manque de décret sur la Rse, d’une accélération du processus de la prise des textes, avant de souhaiter l’installation de comités RSE dans les sociétés publiques pour encourager les entreprises à l’adopter. Pour une « bonne dynamique de la mise en œuvre de la Rse», il place un grand espoir aux recommandations du Comité scientifique de la Jnp-2023.

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Dr Souleymane Fadiga, du ministère ivoirien de la Cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, et par ailleurs directeur général de la Pauvreté, a expliqué qu’en matière de Rse, c’est de travailler sur l’efficacité, et savoir comment diriger, planifier et suivre les résultats à l’endroit des communautés, car elle doit être efficace et pertinente.

Delphine Lavaud, vice-présidente de la Commission Rse à Eurocham, a rassuré que les entreprises européennes installées sur le sol ivoirien sont inscrites dans la dynamique de la démarche Rse. Elle a estimé, cependant, que ces entreprises européennes doivent bénéficier « d’une incitation fiscale », pouvant les aider dans leur volonté de participer au développement économique du pays.

Armande Laetitia Lath- Ohouo, chef de département de développement durable de Sifca, a présenté les acquis du groupe en matière de Rse, axée sur trois cibles à savoir les communautés vivant au sein des entreprises du groupe, les communautés environnantes des installations des entreprises du groupe et les zones où cet agroindustriel n’est pas implantée (Au nord du pays). « Ce qui motive principalement l’entreprise à mettre en place des initiatives Rse, c’est de jouer son rôle de citoyenne (…) avec le devoir et la responsabilité de prendre en compte tout ce qui est initiative pour accompagner le gouvernement dans sa volonté d’atteindre les objectifs de Développement durable (Odd) », a soutenu Mme Lath- Ohouo, sans occulter les avantages qu’il y a pour une entreprise d’être Rse.

Dr Williams Abonon, consultant pour le Pnud, sans donner les conclusions d’une étude sur l’Évaluation des pratiques de Responsabilités Sociétales des Entreprises en Côte d’Ivoire, en cours, a évoqué des textes au niveau international et national qui structurent le secteur, même si peu d’entreprises s’y conforment. Il a par la suite donné les secteurs où est pratiquée la Rse, notamment la communication, les services, les banques et assurances, l’agroindustriel. Avant de citer les acteurs pratiquant cette démarche, à savoir les structures étatiques et les entreprises privées.

Le programme social de l’Uemoa au cœur des échanges

Également, durant les assises, un atelier autour du thème :« Focus sur le programme social de l’Uemoa », a été enregistré.  Cette session de partage d’expériences a réuni les experts du Dialogue public-privé de la Côte d’Ivoire et de l’espace Ouest africain.

Selon, le secrétaire exécutif du Comité de concertation Etat/ Secteur privé (Ccesp), Mariam Fadiga Fofana, cet atelier visait à apprendre mutuellement des uns et des autres et poser les bases de la discussion pour une feuille de route au niveau communautaire qui pourrait être intégrée dans les plans d’actions de la commission de l’Uemoa.« C’est l’ambition que nous partageons et pour laquelle nous fondons énormément d’espoir dans les conclusions de cette session », a-t-elle souligné.

Le Commissaire à l'Uemoa chargé du développement de l’entreprise, des mines, de l'énergie et de l'économie numérique, Paul Koffi Koffi s’est exprimé sur la thématique de la responsabilité sociétale des entreprises qu’il qualifie de « paradis » pour l’environnement du dialogue public privé et surtout dans la vie des entreprises.

« Aujourd’hui, l’entreprise n’est pas seulement un endroit de production de biens et services, mais un endroit de vie. Il faut considérer la responsabilité sociétale de l’entreprise comme un espace de vie qui est offert aux deux parties que sont les chefs d’entreprises et les travailleurs. Pour que l’esprit antagoniste qui a toujours caractérisé leur relation devienne un cadre de vie de responsabilité », a dit Paul Koffi Koffi.

Cela, au dire de l’intervenant implique que les travailleurs sachent que leur condition de travail provient de leurs comportements dans l’entreprise. « C’est pourquoi dans beaucoup de secteurs aujourd’hui, on demande aux entreprises d’envisager des investissements à caractère social pour améliorer les conditions de travail de leur personnel. C’est ça la responsabilité sociétale », a-t-expliqué.

Représentant le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, le Professeur Lambert N'galadjo Bamba a tenu à féliciter les efforts consentis par la Côte d’Ivoire au cours de ces dernières années dans l’application des textes communautaires. «Il convient à juste titre de rappeler les résultats encourageants enregistrés pour l’année 2022 avec un trop moyen de mise en œuvre des réformes de 86,85% sur un total de 127 réformes examinées. Nos pays restent résolument engagés à poursuivre cette dynamique en accélérant le rythme », a-t-il dit.

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