Dakar — Israël mène contre le Hamas une guerre qu'il n'a ni voulue ni initiée", après l'attaque du 7 octobre dernier, a déclaré son ambassadeur au Sénégal, Ben Bourgel, mardi, à Dakar, précisant qu'un cessez-le-feu ne peut être envisagé sans la libération des otages israéliens.
S'exprimant lors d'une rencontre avec des journalistes, il a estimé que son pays a subi, le 7 octobre, une "attaque sans précédent" menée par le Hamas, une organisation palestinienne.
Cette attaque a engendré la mort, selon lui, de "plus de 1.400" personnes et a fait "près de 6.000 blessés".
Depuis le 7 octobre, Israël mène des bombardements en direction de la bande de Gaza en guise de riposte à l'attaque menée par le Hamas, de l'arabe ardeur et qui est l'acronyme de mouvement de résistance islamique.
Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré, mardi, que le bilan de ces bombardements avait atteint 10.328 morts, dont 4.237 enfants.
"Boucliers humains"
Ben Bourgel a expliqué aux journalistes, à l'aide de photos et de vidéos, le modus operandi du Hamas et les exactions commises sur le territoire israélien, le 7 octobre.
Selon lui, l'attaque menée ce jour-là a entraîné le déplacement de 250.000 personnes.
L'ambassadeur d'Israël au Sénégal a également fait état de "240 otages" israéliens détenus par le Hamas et de "9.000 roquettes tirées" en direction de son pays.
"Ce sont des attaques sans précédent", si l'on en juge "par les méthodes barbares utilisées pour porter atteinte [...] à nos citoyens", a-t-il soutenu.
"Parmi les victimes figurent des travailleurs étrangers, des juifs, des musulmans et des chrétiens", a dit l'ambassadeur israélien.
Selon Ben Bourgel, depuis un mois, Israël est dans une situation où il doit "mener une guerre" contre le Hamas qu'il n'a "ni voulue ni initiée, pour mettre un terme à la menace qui pèse non seulement sur les populations israéliennes, mais aussi sur les populations palestiniennes de la bande de Gaza, qui sont des otages du Hamas".
Israël déplore "toutes les pertes civiles, que ce soit les civils palestiniens ou israéliens", a déclaré son ambassadeur.
"Nous devons nous défendre contre un ennemi qui utilise les populations civiles comme boucliers humains", a-t-il argué, affirmant que "les actions menées par le Hamas visent aussi les populations civiles palestiniennes".
"Aboutir à un accord et à une coexistence pacifique"
"Nous sommes dans une situation où le Hamas prend en otage les populations civiles, en Israël et dans la bande de Gaza", a soutenu Ben Bourgel.
L'ambassadeur israélien affirme que son pays veut "s'assurer que les 240 otages sont libérés de manière inconditionnelle", avant d'envisager un cessez-le-feu.
"Ces otages n'ont même pas eu accès à une aide humanitaire minimale, ni à des visites de la Croix-Rouge", a-t-il dénoncé.
En ce qui concerne la solution à deux États, souvent proposée contre les nombreuses guerres entre Israéliens et Palestiniens, il soutient que son pays "a toujours été constant dans son engagement vis-à-vis de la coexistence" entre les deux peuples.
"Aujourd'hui, la première chose à faire, au vu des attaques menées contre nous, est de rétablir la sécurité des populations qui ont fait l'objet d'attaques inimaginables et inconcevables", a dit Ben Bourgel, rappelant qu'il existe "un cadre d'accord entre Israël et l'Autorité palestinienne qui doit, à terme, aboutir à un accord et à une coexistence pacifique".
"Ce que nous souhaitons, c'est [...] un retour à des négociations directes, qui permettront cette coexistence. Et toutes les questions seront réglées à ce moment-là", a déclaré l'ambassadeur d'Israël au Sénégal.