Afrique de l'Ouest: L'Association des écrivains du Sénégal fête la romancière Ken Bugul

Dakar — L'Association des écrivains du Sénégal (AES) a fêté la romancière Mariétou Mbaye, connue sous le nom de plume de Ken Bugul, à l'occasion de la 31e édition de la Journée internationale de l'écrivain africain, a constaté l'APS, mardi, à Dakar.

La fête s'est déroulée à Kër Biraago, le siège de l'AES, situé dans le quartier du Point E, sous la présidence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, qui a rendu hommage à "l'immense Ken Bugul", "l'icône qui nous vaut tant de satisfaction".

"Par sa riche production, elle a su aborder les grandes questions qui hantent la nuit des philosophes, et l'actualité brûlante de l'émigration n'échappe pas à son discours", a dit M. Sow en rappelant les nombreuses distinctions attribuées à Ken Bugul, la marraine de la célébration, cette année, par l'AES, de la Journée internationale de l'écrivain africain.

Ken Bugul a été récompensée en 1999 du Grand Prix littéraire d'Afrique noire, par l'Association des écrivains de langue française (France), pour le roman "Riwan ou le chemin de sable" (Présence africaine, 1999).

Ce roman raconte des destins croisés de femmes africaines. Il est également question de monogamie et de polygamie dans l'ouvrage.

La France a élevé Ken Bugul au rang de commandeur des Arts et des Lettres en 2021.

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Dans son pays, la romancière a été honorée lors de l'édition 2015 de la Foire internationale du livre et du matériel didactique, a rappelé Aliou Sow.

Elle "nous vaut tant de satisfaction", a ajouté M. Sow, estimant que "la République a le devoir de [la] célébrer", de de l'honorer".

La Journée internationale de l'écrivain africain, instituée en 1992 par l'Organisation de l'unité africaine - qui est devenue l'Union africaine au début des années 2000 - a "une signification spéciale" dans la mesure où elle donne l'occasion de "mettre en lumière la richesse et la diversité de la littérature africaine, un trésor culturel qui a profondément marqué le continent et le monde", a souligné le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

"C'est une belle occasion de célébrer les talents sénégalais. Les écrivains africains ont été depuis longtemps les gardiens de notre histoire, les vecteurs de nos ambitions [...] Leurs œuvres ont contribué à façonner nos identités culturelles, à lutter contre l'injustice et à promouvoir la compréhension interculturelle", a-t-il dit.

Ken Bugul est connue dans le monde pour "la qualité de son écriture, la diversité de ses oeuvres et, surtout, la profondeur de son inspiration", a témoigné le président de l'Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye.

L'auteure du roman "Le baobab fou" (Les Nouvelles éditions africaines du Sénégal, 1982), "une dame respectueuse", a gagné ses titres de noblesse grâce à l'écriture, selon M. Bèye.

Ken Bugul, pour sa part, estime qu"'aucune distinction ne saurait égaler le privilège de cette distinction", celle d'avoir été choisie par ses pairs de l'AES marraine de la célébration de la Journée internationale de l'écrivain africain.

Elle a longuement commenté le thème de la 31e édition de la Journée internationale de l'écrivain africain : "Littérature et émigration".

Ken Bugul a également rendu hommage à ses aînés. Des écrivains venus du Togo, invités d'honneur de l'événement, y ont pris part, aux côtés de plusieurs personnalités sénégalaises, dont l'homme d'affaires Aimé Sène. Ce dernier été récompensé du Birago d'or - du nom du célèbre écrivain et poète sénégalais Birago Diop (1906-1989) - pour sa proximité avec les milieux artistiques.

De nombreux autres prix ont été décernés à des écrivains pour l'ensemble de leur oeuvre et à des journalistes pour leur contribution à la promotion du livre.

Voici le palmarès de la célébration de la Journée internationale de l'écrivain africain :

  • un diplôme de reconnaissance décerné au président de la République, Macky Sall, pour sa contribution à la promotion du livre ;
  • un diplôme de la fraternité de plume décerné au ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow ;
  • diplôme de la marraine : Ken Bugul ;
  • Birago d'or 2023 : Aimé Sène ;
  • prix Majib-Sène pour le journalisme culturel : Mamadou Oumar Ndiaye, directeur de publication du journal Le Témoin Quotidien ;
  • prix Alioune-Diop pour la promotion de la littérature : Ibrahima Lô, directeur du livre et de la lecture ;
  • prix Bernard-Dadié : Zeynab Diallo (Guinée), pour l'ensemble de son oeuvre poétique ;
  • prix Seydou-Badian : Meïssa Maty Ndiaye, pour l'ensemble de son oeuvre poétique ;
  • prix Alioune-Badara-Bèye : Pape Samba Kane, pour l'ensemble de son oeuvre littéraire ;
  • prix Aminata-Sow-Fall : Association des écrivains togolais ;
  • prix Wole-Soyinka : Djibril H. Ly (Mauritanie) ;
  • prix Sony-Labou-Tansi de la meilleure pièce théâtrale : Moumar Guèye, pour "La Malédiction de Raabi", un roman adapté au théâtre, cette année ;
  • prix Camara-Laye : Seydou Sow pour l'ensemble de son oeuvre romanesque ;
  • prix Mariama-Ba : Aïssatou Diop.

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