La polémique reste vive en République démocratique du Congo autour des fonds dépensés pour les IXèmes Jeux de la francophonie, tenus du 28 juillet au 6 août dernier à Kinshasa. Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a estimé lors d'une conférence de presse lundi 6 novembre que, « sans un moindre doute », ces olympiades ont servi d'opportunités pour le détournement de fonds publics sur fond de surfacturation et paiements illicites.
Il était prévu qu'ils coûtent 48 millions de dollars : au final, ces jeux de la Francophonie ont coûté 324 millions de dollars à l'État congolais, selon le gouvernement. Des fonctionnaires et politiciens se sont « individuellement et follement enrichis », affirme le mouvement Lucha dans un communiqué, menaçant d'appeler à une « mobilisation générale pour obtenir toute la vérité ».
Les explications du docteur Jacques Issongo, militant de la Lucha, au micro de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa.
« Pour nous, la Lucha, nous estimons que c'est inadmissible que le mode de gestion des détournements puisse être érigé dans notre pays. Nous avons communiqué pour sensibiliser la population, l'opinion, pour qu'elles comprennent quel genre de politiciens nous avons dans notre pays et qu'à la veille des élections, il faudrait que nous en tirions toutes les conséquences.
« Des enquêtes approfondies peuvent effectivement démontrer qu'il y a eu détournement et qu'il y a eu vol. Nous demandons, nous exigeons de la justice des enquêtes et de déferrer toutes les personnes citées de près ou de loin dans ce dossier de la francophonie devant les instances judiciaires.
« La francophonie n'était pas prioritaire parce que... vous savez que la RDC n'a pas de compagnie d'aviation, nous avons les élections qui se profilent à l'horizon, six millions de déplacés, l'insécurité à l'est du pays, beaucoup d'infrastructures restent inachevées... Avec son montant colossal, nous demandons effectivement à quoi cela a servi. On a dépensé plusieurs millions d'argent, on a volé, on a enrichi certaines personnes, ça c'est vraiment inadmissible, c'est vraiment frustrant pour nous les Congolais... Nous en avons assez ! »
