Le roi du Maroc, Mohammed VI a adressé un message aux participants à la 4ème édition du Forum pour l'investissement en Afrique. Pour le souverain marocain, les pays africains doivent adopter une approche intégrée du développement.
Omar Kabbaj, ancien président de la BAD et conseiller spécial de sa Majesté Mohammed 6 a délivré le message de sa Majesté le roi Mohammed 6, à la cérémonie d'ouverture de l'AIF 2023
« Cette 4ème édition du Forum pour l'Investissement en Afrique intervient dans un contexte où Notre continent fait face à des défis économiques complexes, exacerbés par des tensions géopolitiques qui dépassent nos frontières.
A cela s'ajoutent les défis du changement climatique qui, paradoxalement, affecte négativement le développement du continent alors que celui-ci ne contribue qu'à hauteur de 4% dans les émissions des gaz à effet de serre à l'échelle planétaire », a déclaré le roi du Maroc.
Par ailleurs, il a souligné que le recours à la dette comme source principale de financement des politiques nationales visant à contenir les effets des chocs exogènes, conjugué à la hausse des taux d'intérêt et à une spirale inflationniste persistante, fragilisent les marges de manœuvre des pays africains et réduisent considérablement leur capacité à concilier les besoins de développement économique et social et les impératifs des équilibres budgétaires et extérieurs.
Face à cette conjoncture inédite et à l'ampleur des besoins de financement du développement en Afrique, Mohammed VI a affirmé que le rôle du secteur privé devient de plus en plus important dans l'atteinte des objectifs de développement des pays africains. Il a souligné que l'action publique n'est pas, à elle seule, en mesure d'assurer la totalité des investissements nécessaires, y compris dans les secteurs porteurs à fort potentiel et à haute intensité d'emploi.
Mohammed VI a relevé que l'Afrique, qui regorge d'opportunités d'investissement pour les opérateurs privés a, plus que jamais, besoin d'initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l'initiative privée et libérer tout le potentiel du continent. «C'est ainsi que des initiatives comme le Forum pour l'investissement en Afrique, porté par la Banque africaine de développement, constituent une plateforme bienvenue pour canaliser les investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs et renforcer, ainsi, davantage l'intégration des économies africaines dans les chaînes de valeur mondiales », a fait savoir le souverain du Maroc.
Le contexte international actuel, avec ses impacts réels et potentiels sur notre continent, nous incite tous à redoubler d'efforts pour rehausser nos capacités productives nationales afin de construire des chaînes de valeur continentales plus solides et résilientes. Il a salué à cet égard, les organisateurs pour le choix du thème de cette 4ème édition de ce Forum, à savoir « Libérer les chaînes de valeur de l'Afrique ». En effet, a expliqué le roi du Maroc, comme l'a démontré l'expérience de certains pays, notamment en Asie de l'Est, le développement de chaînes de valeur régionales intégrées, permet d'intensifier l'investissement productif dans ces régions et d'accroître la compétitivité des entreprises grâce à une meilleure allocation des ressources.
«Le retour sur expérience de la promotion des chaînes de valeur régionales comme moyen pour atteindre le développement économique et social, démontre que la création d'un système régional de partage de la production a un effet catalyseur sur la croissance et la transformation rapide des économies en développement.
A cet effet, nos pays africains sont appelés à adopter une approche intégrée du développement dans notre espace continental qui permettra la mise en place progressive d'un système de production commun basé sur le partage des plateformes », a recommandé Mohammed VI. Il s'est félicité du travail accompli par nos instances panafricaines pour la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui s'inscrit parfaitement dans Notre vision pour une Afrique intégrée et prospère. La concrétisation de ce rêve africain permettra, à son avis, d'asseoir les bases pour la création de chaînes de valeur régionales devenues une nécessité pour accroître la résilience du continent face aux chocs exogènes et valoriser son potentiel de production et de prospérité.