C'est une étape qui ouvre la voie à un procès, une première procédure judiciaire ouverte sur la base du rapport Mapping de l'ONU. L'ancien chef de guerre congolais Roger Lumbala a été mis en accusation pour des crimes contre l'humanité commis entre 2002 et 2003 dans l'Est de la RDC. Des faits inventoriés dans le « rapport Mapping » des Nations unies qui recense 617 crimes commis entre 1993 et 2003 dans la région. Résidant de longue date en France, Roger Lumbala avait été arrêté en janvier 2021 à la suite d'une enquête préliminaire ouverte en 2016 par Parquet national antiterroriste (PNAT) français.
Il est reproché à Roger Lumbala Tshitenge, 64 ans, sa « complicité de crimes contre l'humanité ». Il s'agit entre autres de meurtres, actes de torture, viols, pillages et réduction en esclavage, y compris sexuel.
Les faits ont été commis dans la province de l'Ituri entre octobre 2002 et janvier 2003. Roger Lumbala dirigeait alors le groupe armé RCD-N. Il s'allie à la rébellion du Mouvement libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba pour l'opération « effacer le tableau ». Cette campagne militaire vire au massacre de civils, notamment de pygmées.
Dans la foulée, des actes présumés de cannibalisme sont rapportés. Dans son rapport, l'ONU a documenté l'usage du « viol comme tactique de guerre ». Roger Lumbala prétend qu'il n'avait pas le « contrôle effectif » de ses combattants au moment des faits.
Pour étayer les charges, plus de 20 survivants avaient fait le voyage en France afin de témoigner lors de l'instruction. Ils ont été admis en tant que parties civiles et attendent justice et réparations pour les crimes subis. L'ONG Trial International, qui les accompagne, salue un acte sans précédent pour des crimes qui bénéficient encore d'une impunité totale en RDC.