L'attaque a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 novembre à Egbekaw, dans le district de Mamfe, dans la région Sud-Ouest du pays. Elle visait des civils et aurait fait une vingtaine de victimes, dont des enfants.
Au moins vingt personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans une attaque à Mamfé, une commune située dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest du Cameroun. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a condamné cette attaque qui a également blessé, déplacé de nombreuses personnes et détruit des biens. Le victimes auraient été massacrées dans leur sommeil lors de cette attaque attribuée aux sécessionnistes. Les autorités camerounaises ont précisé que vingt maisons ont été incendiées et sept personnes étaient en soins intensifs à l'hôpital de Mamfé. Toujours selon les autorités camerounaises, le quartier où habitaient les victimes donne accès à la brousse et à une rivière. Ce qui aurait permis aux sécessionnistes d'attaquer le quartier et de repartir sans être inquiétés alors que tout le monde dormait. Le nombre de victimes pourrait augmenter.
Les recherches se poursuivent. Cette tuerie survient le 6 novembre, date symbolique où le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, célèbre l'arrivée, le 6 novembre 1982, du président Paul Biya au pouvoir. Soulignant que les attaques à l'encontre de la population civile étaient inacceptables, le chef de l'ONU a présenté ses condoléances aux familles affectées et demandé au gouvernement camerounais de mener une enquête, ainsi que de veiller à ce que les responsables de cet acte soient traduits en justice. Au cours des manifestations sur l'ensemble du pays, les partisans du régime ont appelé le président Biya, 90 ans, à se présenter à l'élection présidentielle de 2025. Il a aussi exhorté toutes les parties prenantes camerounaises à œuvrer en faveur d'une solution politique à la crise dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions anglophones du Cameroun. La partie anglophone du Cameroun est en crise depuis fin 2016.
Les civils et les bâtiments civils, notamment les écoles, sont fréquemment ciblés par des hommes armés. En novembre 2021, une attaque sanglante avait été perpétrée par des hommes armés non identifiés contre un lycée bilingue public dans la localité d'Ekondo Titi, dans le département de Ndian. L'attaque avait entraîné la mort de quatre élèves âgés de 12 à 17 ans ainsi que d'un enseignant. Plusieurs autres élèves et enseignants avaient été blessés. Les Camerounais d'expression anglaise qui peuplent les deux régions s'estiment marginalisés. A croire l'ONG International crisis group la crise anglophone a fait plus de 6000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer.