Hier, en écrivant l'article sur le professeur Mono Ndjana, j'étais loin d'imaginer que le philosophe était hospitalisé, et qu'il était victime d'un grave accident de circulation. L'un de ses enfants qui tenait à me répondre, m'a informé sur l'état dans lequel il se trouvait. Voici en substance ce que le fils du professeur m'a écrit : « Bonsoir, je suis le fils du professeur Mono Ndjana.
Nous avons lu votre témoignage qui est un vibrant hommage à ce père qui est encore vivant. Pour répondre à votre question " ou est le professeur Mono Ndjana?", il est malheureusement interné à l'hôpital central de Yaoundé suite à un grave accident de circulation depuis le 2 novembre. Je viens de lui lire votre texte et il en a été très ému en disant que vous avez parlé de lui comme si vous lisiez en lui...Il promet de faire encadrer ce texte qu'il a beaucoup apprécié... Je tenais à vous dire merci en son nom.»
Dieu seul sait que je n'étais au courant de rien, j'ai tout simplement remarqué son absence depuis un certain temps dans les débats radios-télés. Le professeur Mono Ndjana fait parti des intellectuels qui me faisaient annuler des rendez-vous pour suivre leur passage sur des plateaux. Il ne me connaît pas.
Je n'ai même jamais été son étudiant. Je suis juriste de formation, j'étais tout simplement admiratif de sa riche culture intellectuelle. Je sais qu'il reçoit les soins qui nécessitent son cas ; mais je ne sais pas si son état est stable, comme je ne sais également sur les détails de l'accident. Son fils était encore très ému. Je n'ai pas cherché à creuser plus profondément. Toujours, est-il qu'il s'agit d'un accident grave. Hubert Mono Ndjana, c'est d'abord une voix naturelle, mieux, une intonation dans la tradition intellectuelle de notre pays.
C'est un vieux de la vieille de la sphère culturelle en Afrique. C'est parce que j'ai adoré ses interventions, son sens de la repartie, sa façon de parler du Cameroun que je l'ai cherché car son silence était retentissant.
Le professeur a traversé la vie, il a beaucoup appris, il a encore beaucoup à donner. On a encore besoin de sa grande sagesse, malgré sa volonté de rester discret et stoïque en ce temps difficile. Je tiens toutefois à rappeler que j'ai fait cet article en toute liberté. Je précise une fois de plus que le professeur ne me connaît pas, il n'a certainement jamais entendu parlé de moi, pourtant, grâce à ses idées et son humanisme je le connais, c'est la promotion de cet humanisme que je soutiens ici en ce temps difficile.