Mauritanie: Renseignement - Les Grandes Oreilles africaines s'interconnectent

Pendant 72h, Nouakchott était le centre névralgique du renseignement africain. En effet, il s'est tenu du 5 au 7 novembre 2023 dans la capitale mauritanienne une réunion de l'Union africaine et du Comité des services de renseignement de la sécurité africaine (CISSA).

Le CISSA, cette organisation créée le 26 août 2004 à Abuja au Nigeria par les directeurs des services de renseignement et de sécurité africains, est rattaché au Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Il a pour mission d'élaborer une stratégie africaine pour le maintien de la paix, la prévention, la gestion ainsi que la résolution des conflits sur le continent. Il s'agissait, lors de la dernière rencontre, de donner un souffle nouveau à cette organisation dont l'importance stratégique se passe de tout commentaire, surtout par ces temps qui courent où la région sahélo-saharienne et la corne de l'Afrique sont en proie au terrorisme. C'est donc peu de dire que ce sont deux régions explosives depuis des lustres qui sont concernées par ce regroupement.

On ne peut donc que saluer cette mutualisation des moyens que tout le monde appelle de ses vœux : responsables politiques, forces de défense et de sécurité, partis politiques, organisations de la société civile et simples citoyens, dans la mesure où sans la collaboration, il n'y a pratiquement pas de salut. Et qui mieux que la Mauritanie pour partager son expérience en la matière ?

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En effet, il faut reconnaître que le pays de Moktar Ould Daddah, grâce à l'expérimentation de certaines recettes parmi lesquelles le renseignement occupe une place prépondérante, a contribué à contenir la vague terroriste.

Cela dit, entre les bonnes intentions professées ex cathedra et la vérité sur le terrain, notamment concernant le renseignement, il y a parfois un fossé. Comment parvenir à cette synergie quand on connaît les antagonismes qui existent entre Etats ? Et quand on sait qu'il y a toujours une forme de souverainisme de mauvais aloi qui persiste même sur des sujets fondamentaux comme celui-là.

Pour tout dire, il ne suffit pas de bonnes intentions pour rendre efficace une telle organisation, mais bien plus. A cela s'ajoute le fait que les pays ne sont pas toujours très partageurs en matière de renseignement.

A cette réunion, une vingtaine de pays de la région sahélo-saharienne et de l'Afrique de l'Est étaient représentés. Il revient à l'UA d'assurer le suivi des recommandations en organisant des rencontres au moins une fois par an.

Osons donc espérer que ces différentes tables rondes permettront de mettre bout à bout les Grandes Oreilles africaines afin de capter plus que ce qu'elles entendent actuellement.

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