(Par Eric Kamba, Analyste politique)
*« Pendant que la commission électorale (CENI) fait de son mieux pour garantir la transparence des élections crédibles et apaisantes jusque-là, en respectant le calendrier électoral, l'opposition redoute la mainmise du pouvoir sur le processus électoral et planifie déjà la contestation des résultats ».
La RD. Congo va entamer dans moins d'un mois un nouveau cycle électoral qui commencera en décembre et se poursuivra au cours de l'année 2024
Le souhait le plus ardent des Congolais est de voir un scrutin crédible et digne de foi. C'est ainsi qu'ils demandent à tous les partis de devoir éviter la rhétorique incendiaire des uns vis -à-vis des autres.
Après cinq ans à la tête de l'Etat, le Président, sortant Félix Tshisekedi est éligible pour un second mandat. A en croire les intentions des votes dans l'opinion publique, il est persuadé de l'emporter sur tous les six candidats d'opposition.
Pour rappel, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata, Denis Mukwege et Delly Sesanga avaient commencer par appeler à l'abstention de ce scrutin qu'ils jugeaient truqué d'avance par le pouvoir en place.
Aujourd'hui, ils s'apprêtent à « refuser les résultats » si Félix Tshisekedi était proclamé vainqueur des élections du 20 décembre 2023.
Leur majeur argument tourne autour du fichier électoral qui n'aurait pas, à leur avis, été inspecté, selon eux par des experts de leur choix.
Ainsi, redoutent-ils la mainmise du pouvoir sur tout le processus électoral.
Pour mieux concocter et exécuter leur plan, les Opposants se sont trouvés deux alliées de taille qu'ils comptent courtiser pour les supporter. Ces alliées sont la communauté internationale et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). En effet, les Opposants accusent la CENI d'être du côté du pouvoir, sans pour autant apporter la moindre preuve de ce type d'allégations.
Comme le ridicule ne tue pas, certains membres de cette même Opposition aux allures radicalisées ont été certainement confus lorsqu'enfin, la CENI et la Cour Constitutionnelle avaient validé leurs dossiers, faisant d'eux des « candidats confirmés » à la Présidentielle 2023.
D'où, faut-il se rendre à l'évidence que l'enjeu du décompte des votes sera crucial lors de ces imminents scrutins.
En général, la CENI a tenu à sa parole car jusque-là, son calendrier électoral est respecté. Le niveau de confiance des Congolais envers la CENI est au beau fixe. Car, nonobstant toutes les critiques, elle a pu démontrer sa ferme volonté politique d'organiser des élections crédibles, apaisantes et surtout, inclusives.
L'appel de la CENI à tous
Les habituels observateurs électoraux de l'Union européenne et de la Fondation Carter. Elle a aussi demandé à chaque candidat concerné de se munir de ses propres témoins dans les différents bureaux de vote.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), avec ses observateurs, ses églises regroupées dans les centres de vote disposent d'un grand réseau au pays. Ils seront à même de surveiller le déroulement des opérations, publier ou afficher les résultats des élections avec copies des procès-verbaux et même annoncer des scores après chaque le dépouillement, soit avant ou au même moment que la CENI.
Cette façon de faire pourrait donner confiance et affirmer que les résultats sont « conformes à la vérité et à la justice ».
En cas d'abus, et de contestation des résultats, les acteurs politiques sont encouragés à trouver le compromis, ils devraient également dénoncer les abus et ensemble se préparer à une médiation si elle s'avérait nécessaire. Mais, nous ne sommes pas encore là.
La question à se poser est de savoir pourquoi cette crainte au sein de l'Opposition ?