Congo-Kinshasa: 21 exclus!

Contrairement à Genève en 2018, les 21 candidats présidents de la République pour 2023 ont été exclus des tractations secrètes qui devront commencer en Afrique du Sud en vue d'une candidature commune. Seuls les délégués de 5 candidats feront le déplacement de Johannesbourg à l'initiative d'une Ong sud-africaine dénommée "In Transformation Initiative" (ITI). Il s'agit de Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Matata Ponyo et Delly Sesanga.

Une rencontre qui se tiendra d'abord entre délégués desdits présidentiables avant celle des concernés à proprement parler. Ces discussions pourront débuter la semaine prochaine pour une durée de 3 jours. Il sera question, à cette dernière étape, d'entériner ce que les experts de chaque candidat auront décidé.

L'oiseau rare devant porter la bannière de l'opposition contre Tshisekedi doit être issu de ces 5 présidentiables. Entretemps, les 21 autres ont été envoyés paître dans la nature. Débutés à 24 candidats sur la liste provisoire de la Ceni, ils sont à 26 sur la ligne de départ après le repêchage de deux concurrents supplémentaires par la Cour constitutionnelle.

L'accord de Genève obtenu sous la médiation de la fondation Kofi Annan était jusqu'alors considéré comme historique. C'était, en effet, pour la première fois dans l'histoire politique de la RDC que l'opposition s'unissait sous une coalition pour défier le candidat de la majorité. Malheureusement, Il n'a fallu que 24h aux opposants Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe pour se désengager de l'accord de Genève qui avait désigné Martin Fayulu candidat unique de l'opposition 2018. Genève à cette époque avait réuni 6 présidentiables, en l'occurrence : Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Freddy Matungulu, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi.

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Pour 2023, c'est l'Ong sud-africaine "In Transformation Initiative" (ITI) qui entend jouer au parrainage de la candidature commune de l'opposition. Cependant, plutôt que de sélectionner sur les 26 présidentiables, elle a préféré se limiter aux 5, minimisant les chances de réussite pour les 21 autres. Qu'il soit dit en passant que l'ITI aide et soutient les processus de rétablissement de la paix dans les pays à différents stades de transition en s'inspirant de l'expérience sud-africaine.

A quelque deux semaines du début de la campagne électorale et à quelques jours des débats contradictoires, il y a lieu de penser que le candidat qui sera ainsi désigné à l'issue de cette rencontre de l'Afrique du Sud ne saurait faire l'unanimité dans l'opposition. Les 21 autres vont se sentir marginalisés. Un danger face à la machine électorale de l'Union sacrée qui, par principe, soutient une seule candidature.

Ce rendez-vous se tiendra d'abord entre délégués des candidats puis entre ces 5 opposants au régime Tshisekedi.

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