La presse est attendue pour la diffusion de bonnes informations, surtout à une occasion aussi importante que l'élection présidentielle. Pour éviter les fake news, le président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), Migui Marame Ndiaye, rappelle le devoir des professionnels des médias. Il s'exprimait hier, mercredi 8 novembre, lors d'un débat sur la désinformation comme menace pour l'Etat de droit, organisé en collaboration avec Konrad Adenauer Stiftung (fondation).
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) veut une couverture de qualité de la prochaine présidentielle. «En cette veille de présidentielle, les attentes des Sénégalais en informations de qualité sont énormes. Ne pas les satisfaire, c'est pousser les citoyens à recourir aux amateurs, souvent partisans, pour s'informer, avec certes tous les avantages, mais aussi tous les risques qui vont avec», a dit le président de la Cjrs, Migui Marame Ndiaye, lors d'un débat sur les fake news et désinformation comme menace pour l'Etat de droit, organisé en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer hier, mercredi 8 novembre.
Pour lui, «en tant que professionnels de l'information, les journalistes ont le devoir de travailler à mieux prendre en charge les préoccupations véritables de nos populations, afin de barrer la route aux marchands d'illusions, de fake news et aux promoteurs de la haine». C'est d'autant plus vital, ajoute-t-il, «que le contexte électoral de cette présidentielle est marqué par une crise très profonde. Une crise exacerbée en partie par le discours propagandiste et manipulateur».
Migui Marame Ndiaye trouve, par ailleurs, que, «la presse fait des efforts très importants et louables certes, mais les manquements et insuffisances sont encore nombreux. Ils constituent un terrain fertile pour les ennemis de la presse, de la liberté et de la démocratie qui n'hésitent pas à utiliser ces manquements, non pas pour aider à les corriger, mais uniquement dans le seul but de monter l'opinion contre la presse, en vue de créer un vide, propice pour les manipulateurs aux desseins inavoués».
Le directeur de Programme pour la Promotion de l'Etat de droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer, Ingo Badoreck, est revenu, pour sa part, sur le fait que le pluralisme médiatique noté au Sénégal vers la fin du 20ème siècle a beaucoup contribué à l'émergence d'une opinion plurielle. «La naissance de groupes de médias privés a permis aux différentes couches de s'exprimer, surtout sur les idées politiques qui, jadis, n'avaient pas toujours de canaux de transmission».
Mais, «à l'image de beaucoup de pays dans le monde, le Sénégal est aujourd'hui confronté à la prolifération des fausses informations dans le débat public. Même si le phénomène n'est pas nouveau, il s'est accentué ces dernières années, en raison notamment de la multiplication des moyens de diffusion et de partage de contenus, grâce principalement aux réseaux sociaux», a-t-il ajouté.