Dakar — Les artistes ont, à partir du "vaste champ" que couvrent leurs pratiques, contribué à la cohésion sociale et à la stabilité du Sénégal, par la dissémination de leurs oeuvres, a rappelé l'artiste visuel et critique d'art Alioune Badiane.
"Au Sénégal, les arts visuels couvrent un vaste champ à partir duquel ils assument leur part d'acteurs de la cohésion sociale", a dit Badiane, mercredi, au cours d'un panel sur le thème : "L'industrie créative et les arts visuels : défis économiques et stabilité socioculturelle".
"Leurs oeuvres disséminées dans le tissu social [...] exercent une fonction porteuse de stabilité socioculturelle", a-t-il souligné, ajoutant que "l'art est un facteur important de cohésion sociale".
Alioune Badiane estime que l'art est un "facteur de développement et d'épanouissement".
Le Sénégal s'est doté d'une "industrie des arts visuels" depuis la création des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (ouest) en 1966, a-t-il dit, laissant entendre que le pays a connu un bouillonnement artistique et culturel pendant les premières années de son indépendance.
D'autres initiatives, dont la création de la Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins et de l'Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l'innovation technologie, ont renforcé les industries culturelles sénégalaises, selon Badiane.
L'avocat et critique d'art Sylvain Sankalé, en prenant part au panel, a mis en relief la contribution des médias sociaux à la promotion de l'art. "Nous sommes dans un univers hyperconnecté [...] Si nous ne prenons pas en compte cet aspect, nous nous ferons du plaisir mais la question de savoir c'est quoi notre ambition restera sans réponse", a-t-il dit.
Si un artiste ne sait pas utiliser cette technologie, celle qui s'accompagne des médias sociaux, il sera difficile pour lui de faire connaître son travail et de le promouvoir, a rappelé Sylvain Sankalé. "Dans ce cas, vous resterez derrière ceux qui ont compris le pouvoir des outils digitaux."