Le 5 nombre dernier, s'est tenu à Ouagadougou, un meeting qui a réuni de nombreux soutiens du président Ibrahim Traoré. A l'occasion, ils ont appelé à la prolongation de la transition d'au moins cinq ans.
Je note que ce meeting intervient une semaine seulement après que le président de la Délégation spéciale de Ouagadougou avait demandé au collectif syndical CGT-B, de surseoir au sien au risque d'accentuer la « fracture sociale ». Je suis fou certes, mais je pense, pour ma part, que la pire des manières d'accentuer la « fracture sociale », c'est de laisser croire qu'il y a des citoyens qui ont le droit de faire tout ce qu'ils veulent là les autres sont interdits de le faire. Il faut, à mon humble avis, éviter le deux poids deux mesures qui crée des frustrations et finit par braquer certains. Notre pays a tellement souffert le martyre qu'il n'aspire qu'à l'union de ses fils et filles pour se sortir de la situation difficile dans laquelle il se trouve.
C'est pourquoi, s'il m'est permis de donner un conseil aux autorités de la transition, je leur demanderai de travailler à rassembler les Burkinabè. Certes, je sais que la tâche est ardue mais il faut faire le pas de sorte à décrisper l'atmosphère sociopolitique. Je le dis parce que je note que certains soutiens de la transition, convaincus qu'ils sont adossés à du roc, tiennent parfois des discours de nature à jeter de l'huile sur le feu. Parfois, j'ai envie même de dire que certains de leurs faits et gestes n'honorent pas le président Ibrahim Traoré ni ne lui rendent service. D'où la nécessité d'un recadrage par-moments.
J'invite tout le monde à l'apaisement
Moi, personnellement, je respecte les convictions des uns et des autres. Mais je suis contre la pensée unique. Je ne suis pas d'accord que les uns cherchent à imposer leur opinion aux autres. Je suis de ceux-là qui pensent que la lumière jaillit toujours des idées contradictoires. C'est pourquoi j'invite tout le monde à l'apaisement. Nous sommes les fils et filles d'une même nation. Etant donné que notre patrie est menacée, je souhaite que nous mutualisions nos efforts pour la défendre plutôt que de passer le temps à étaler nos divergences au grand jour au risque de jouer le jeu de l'ennemi.
S'il est vrai que le linge sale se lave en famille, je souhaite que les Burkinabè, sous les auspices des autorités de la transition, se retrouvent très prochainement sous l'arbre à palabre en vue d'aplanir les divergences qui les opposent. Pourront, à l'occasion, être abordés tous les sujets qui fâchent et intéressent la vie de la Nation. Si, par exemple, l'ensemble des forces vives décide, de façon sincère, sans manipulation ni pressions, dans le respect absolu des opinions, de la prolongation de la transition, personne ne pourra venir remettre cela en cause. Car, c'est avant tout, notre pays et nous savons mieux que quiconque les réalités que nous vivons.
Par contre, ce que je n'approuve pas, c'est de donner l'impression que le principe de la prolongation de la transition, a été imposé au reste du peuple par un groupuscule de personnes se présentant comme des soutiens de Ibrahim Traoré. Du reste, je ne suis pas sûr que tous ceux qui font du bruit, aiment Ibrahim Traoré plus que certains qui critiquent sa gestion. En fait, beaucoup de ceux qui l'applaudissent veulent simplement préserver leurs intérêts. Or, parmi ceux qui émettent des avis contraires, certains veulent l'aider à réussir et à entrer dans l'Histoire par la grande porte.