Thiès — Le nouveau gouverneur de Thiès (ouest), Oumar Mamadou Baldé, a promis de se battre farouchement contre la criminalité et de garantir aux populations de la région la sécurité, qu'il considère comme le "premier intrant" du développement.
M. Baldé a fait cette promesse lors d'une cérémonie au cours de laquelle il a pris fonctions, sous la houlette du ministre de l'Intérieur, Sidiki Kaba.
Ex-gouverneur de Tambacounda (est), il remplace Alioune Badara Mbengue. Sidiki Kaba a présenté le nouveau gouverneur de Thiès et son prédécesseur comme "deux hauts fonctionnaires émérites" aux "parcours riches et variés".
Près de 200 personnes, dont des chefs de service, des maires, des responsables de projets et de programmes publics, sont venues de Tambacounda pour prendre part à la prise de fonctions de M. Baldé à la gouvernance de Thiès.
Des guides religieux, des représentants de la société civile et de l'Administration publique de la région de Thiès ont participé à la passation de service.
"À l'évidence, il n'y a pas de mission facile"
"Même si la criminalité est consubstantielle aux sociétés humaines, je m'engage à déployer toute mon énergie pour lutter contre les bandes de braqueurs, les agresseurs, les voleurs, les criminels tout court", a déclaré le nouveau gouverneur de Thiès.
Il dit avoir "obtenu le soutien des hautes autorités, comme cela avait été le cas à Tambacounda", où il a obtenu d'importants résultats en matière de sécurité.
"Je viens de la vaste région de Tambacounda. Là-bas, nous avons réussi à casser les reins aux braqueurs, aux malfaiteurs et aux criminels", a lancé Oumar Mamadou Baldé, tout en reconnaissant que "le défi" qu'il doit relever en matière de sécurité, dans ses nouvelles fonctions, "est gigantesque".
Mais, a-t-il assuré, le comité régional de sécurité "a la capacité" d'accomplir avec succès cette mission. "À l'évidence, il n'y a pas de mission facile. Au demeurant, il n'y a pas de mission impossible", a soutenu l'ancien professeur de philosophie admis dans le commandement territorial depuis une vingtaine d'années - après l'École nationale d'administration.
"Le niveau de vigilance sera relevé, l'engagement sera de tous les instants", et "les malfaiteurs ne bénéficieront d'aucune pitié, d'aucune complaisance, d'aucune compassion, car il n'est pas admissible que les citoyens de Thiès vivent sous la hantise des bandes", a-t-il promis.
M. Baldé dit être "convaincu" que la sécurité est le "premier intrant pour le développement d'une nation". De même assure-t-il avoir "mesuré [...] l'abnégation et le professionnalisme des membres du comité régional de sécurité de Thiès pour assurer la stabilité de la région".
En ce qui concerne la réalisation des projets de l'État, le gouverneur dit faire confiance aux autorités administratives de la région, la "colonne vertébrale de l'État" pour une conduite correcte des politiques de développement.
Oumar Mamadou Baldé a promis de prêter une oreille attentive aux quelque 2.350. 000 habitants de la région de Thiès, d'assister les 54 collectivités territoriales situées dans le territoire régional et de se mettre au service "de tous les acteurs économiques".
"Je serai au service de toutes les populations de la région sans exclusive, à condition que nous partagions l'idéal de progrès", a-t-il déclaré, ajoutant : "Entre plaire aux Thiessois et être utile aux Thiessois, je choisis sans hésitation d'être utile aux Thiessois."
Ses attributs sur les plans éducatif, minier, universitaire et militaire font de la région qu'il est appelé maintenant à administrer un "maillon important pour le devenir de notre nation", a souligné M. Baldé. "Tous les efforts nécessaires doivent être fournis, afin que son potentiel soit bénéfique à notre pays."
Les professionnels du tourisme et de la pêche, les cimenteries et les sociétés minières bénéficieront de son "accompagnement constant", a-t-il assuré, promettant de leur demander "de faire plus pour les populations, dans le cadre de la responsabilité sociale d'entreprise".
Sur le plan économique, "la région de Thiès peut dépasser la capitale, Dakar, à la seule condition que nous ayons confiance en nous", a dit Oumar Mamadou Baldé, invitant les syndicats de travailleurs à "bannir autant que possible les grèves".
"Chers jeunes, le monde qui sera le vôtre, qui est même déjà le vôtre, est une machine impitoyable. Seuls ceux parmi vous qui seront bien formés participeront à la marche du monde", a poursuivi le gouverneur.
Il a fait la promesse de veiller aux bonnes relations entre l'État et les guides spirituels, dans cette région qui concentre plusieurs centres religieux.
"Je suis entré dans ce métier de l'administration territoriale pas pour devenir riche, mais pour servir mon pays. Depuis vingt-trois ans, je me suis évertué à le servir", a soutenu M. Baldé.
Sidiki Kaba a parlé du "brillant fonctionnaire" qu'il est. Le gouverneur s'est distingué "par sa compétence, partout où il a servi" l'État, a dit le ministre de l'Intérieur, saluant "sa compétence, son dévouement, son sens élevé des responsabilités, son style de management hors pair et sa courtoisie remarquable".
M. Kaba a évoqué les "résultats appréciables" que son prédécesseur, Alioune Badara Mbengue, a obtenus "en si peu de temps" dans la conduite des projets de l'État dans cette région où il est arrivé en 2022.
Il s'est réjoui de sa contribution à la stabilisation du climat social dans les services publics de la région.
M. Mbengue a procédé au déclassement de la forêt de Thiès pour satisfaire une demande des populations en matière d'habitat social, a rappelé Sidiki Kaba.
Il a renforcé la sécurité et apporté une importante contribution à la construction d'une école de formation des sapeurs-pompiers, à la réhabilitation ou à l'érection de brigades et de compagnies de gendarmerie dans la région, selon M. Kaba.
Concernant l'approvisionnement des populations en eau, Alioune Badara Mbengue a mis en service le surpresseur de Mékhé et a lancé les travaux d'un hôpital à Tivaouane, dont la réception est prévue avant la fin de l'année, a ajouté Sidiki Kaba.
Selon le ministre de l'Intérieur, l'ex-gouverneur de Thiès a réussi la relance des chemins de fer, avec des tests ayant permis de transporter des fidèles au Magal de Touba (centre) et au Maoulid de Tivaouane.
Il a salué la manière dont il a géré les conflits entre pêcheurs de Fass Boye, Mboro et Cayar, entre agriculteurs et éleveurs de Kirène et Soum Wolof, etc.
"Thiès me marquera à jamais. C'est ici que prend fin ma mission dans le commandement territorial", a dit Alioune Badara Mbengue.
"Aujourd'hui, je quitte le commandement territorial, après près de vingt-sept ans de service. Je reste à la disposition de mon pays", a-t-il ajouté.