En direction de la COP 28 prévue à Dubaï, les populations du littoral notamment celles de Bargny se sont mobilisées sous la houlette de l'association Teranga LAB, pour que la question de la justice climatique soit au coeur des priorités de cette grande rencontre internationale sur le climat.
Organisée sous le concept de POWER UP, cette mobilisation en perspective de la COP 28 à Dubaï, a été bien plus qu'un rassemblement local. Il s'est agi d'un véritable cri du coeur contre les énergies fossiles et notamment de la centrale à charbon de ; «c'était une déclaration contre le diktat des énergies fossiles et un appel pressant à une justice climatique mondiale.» explique Mouhamadou Sissoko, membre de l'organisation Teranga Lab. De l'avis de M. Sissoko, «aujourd'hui, Bargny paye de façon très lourde, la facture du réchauffement climatique. Si la ville se vide à cause du phénomène de l'immigration clandestine, c'est par ce que la pêche, première activité économique de cette ville ne nourrit plus son homme.
La hausse des températures en mer, fait fuir vers les profondeurs marines, énormément de poissons que les pirogues artisanales ne peuvent pêcher» a-t-il dit se demandant où sont les promesses de plein emploi que la centrale était apporté aux jeunes de la commune. «Cette industrie archaïque est un danger pour tout le Sénégal, car les industries fossiles, ne favorisent pas un développement inclusif» a-t-il crié. Dans la même veine, Ndeye Yacine Dieng, habitante de Bargny Guetch et militante écologiste a pointé du doigt, la centrale à charbon de Bargny qui accroit la vulnérabilité des communautés de cette ville.
Les différents intervenants à ce rassemblement ont axé leurs discours sur les réalités du changement climatique et ses impacts sur les communautés côtières C'est ainsi que les populations de Bargny ont indexé l'élévation du niveau de la mer, comme une conséquence directe du réchauffement climatique, à l'origine des débordements de la mer qui envahit leurs maisons, entrainant parfois même un déplacement. Cette situation impacte même l'activité économique principale qu'est la pêche, obligeant les acteurs à changer dans les modèles de pêche. À l'approche de la COP 28 à Dubaï, les participants ont utilisé le POWER UP comme une plateforme pour réclamer une action climatique plus audacieuse et plus équitable. « Nous ne pouvons plus attendre.
Notre voix doit être entendue à la COP 28 », a déclaré Alexandre Guibert Lette, directeur exécutif de Teranga Lab. avant d'ajouter : « Nous réclamons une justice climatique qui prend en compte les réalités des communautés côtières. » Dans le cadre de la sensibilisation et du plaidoyer, des artistes ont été mobilisés pour mettre en exergue les impacts que vivent les communautés touchées par le changement climatique en Afrique. Une démarche innovante qui a l'avantage d'avoir un effet plus visible sur les cibles. «Les artistes, qu'ils soient acteurs, musiciens, ou peintres, captent l'essence des problèmes sociaux et environnementaux avec une précision poignante. Les oeuvres artistiques ont le pouvoir unique de transcender les barrières linguistiques et culturelles, touchant les coeurs et suscitant la réflexion là où les discours traditionnels peuvent rester inaperçus.» a expliqué Alexandre Gubert Lette de Teranga Lab.