Des artistes numériques de diverses nationalités ont présenté, mercredi à Casablanca, leurs créations, dans le cadre de la 29ème édition du Festival international d'art vidéo (FIAV) de Casablanca.
Accessibles jusqu'au 11 novembre à l'espace d'art de l'American Arts Center, les oeuvres exposées sont signées par des artistes contemporains marocains, syriens, canadiens, français et espagnols qui n'hésitent pas à user de techniques innovantes pour aborder des sujets d'actualité.
Ainsi, le public a droit à des installations interactives, robotiques, à des oeuvres en réalité augmentée, et d'autres qui combinent aussi bien la vidéo, la musique que l'intelligence artificielle.
"Le FIAV, qui fête cette année son 30ème anniversaire et en tant qu'événement culturel pluridisciplinaire, a toujours été ouvert sur les innovations. A ce titre, il a été témoin des mutations que connaît l'art vidéo", a indiqué, dans une déclaration à la MAP, Majid Seddati, directeur artistique du festival, précisant que cette exposition d'art numérique présente des artistes qui recourent à diverses technologies de pointe pour questionner des thématiques qui touchent la société, l'humain, le thème de l'environnement étant particulièrement omniprésent dans ces oeuvres.
Et justement, l'installation baptisée "Eaux plurielles" reflète ce souci environnemental de plus en plus investi par les artistes.
"Initiée par Louis-Robert Bouchard, artiste multidisciplinaire tombé sous le charme du Maroc après une précédente participation au FIAV, l'installation Eaux plurielles explore la thématique de l'eau à travers une dualité, deux prismes différents: celui d'artistes issus du Canada, pays où il y a un excédent d'eau, et le prisme d'artistes ancrés au Maroc, pays qui souffre de sécheresse", a expliqué Josiane Roberge, vidéaste participant à cette création.
Fruit du travail d'un collectif de trois artistes québécois et trois marocains, cette oeuvre interactive qui célèbre l'eau dans toute sa splendeur combine vidéo, danse filmée et musique pour offrir un dispositif où l'on redécouvre le robinet, "un objet banal, mais qui contrôle, dans cette installation, une infinité de combinaisons, d'images, d'histoires très contemplatives et poétiques", a poursuivi l'artiste canadienne.
Cette exposition donne également à voir une oeuvre en réalité virtuelle de l'artiste syrien Muhammad Ali.
"Il s'agit d'une oeuvre ludique qui interroge la notion du bonheur dans une époque marquée par les crises à répétition et qui cherche à faire revivre au public l'enfance et l'insouciance par son côté ludique", a relevé, à cet égard, Abir Boukhari, galeriste syrienne installée en Suède.
Par ailleurs, Abir Boukhari qui collabore avec le FIAV depuis plus de 14 ans, a tenu à souligner que ce festival constitue une véritable pépinière d'artistes notamment issus du monde de l'université.
Le FIAV, qui se poursuit jusqu'au 11 novembre, se positionne aujourd'hui comme le pionnier et le leader de l'art vidéo et la création numérique en Afrique et dans le monde arabe.
Ce festival, tenu cette année sous la thématique "De la VHS à l'intelligence artificielle", s'inscrit dans le cadre de la politique culturelle de l'Université Hassan II de Casablanca, qui vise à soutenir et à promouvoir de jeunes artistes travaillant dans diverses disciplines au carrefour des arts, de la technologie et de la science, tant au niveau national qu'international.