Pour célébrer les 90 ans de l'hôpital Abass Ndao de Dakar, les premières journées médicales de cet établissement seront organisées du 14 au 17 novembre prochain, avec comme thème: «Accès au soin du diabète». Les comités scientifique et organisation ont donné un point de presse hier, jeudi 9 novembre, pour décliner le programme.
La prise en charge du diabète est au coeur des premières journées médicales du centre hospitalier Abass Ndao. Pour célébrer les 90 ans d'existence dans le domaine de la santé, la Direction de l'établissement sanitaire et ses collaborateurs ont donné hier, jeudi 9 novembre 2023, un point de presse pour revenir sur les détails.
Le choix du thème de ces journées, «Accès au soin du diabète», se justifie par plusieurs raisons, selon le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, présidente de ces premières journées, par ailleurs directrice du centre Marc Sankale par «l'affection elle-même qui constitue un fardeau beaucoup plus lourd dans notre pays et pour le monde entier. C'est un fardeau de par sa fréquence grandissante, le diabète fait parler de pandémie. Le fait est alarmant dans nos pays. La croissance sera beaucoup plus grandissante, d'ici 2045».
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, toutes les structures de l'hôpital sont concernées par ces journées. «Elles collaborent étroitement dans la prise en charge du diabète. Parce que c'est une maladie qui est très fédératrice et qui va concerner tout le monde. Le diabète est en train de prendre le pas sur toutes les autres pathologies ; ce qui ne devait pas être le cas. Tout le monde se sent concerné, au premier plan».
Parlant de la prise en charge du diabète gestationnel, la spécialiste de la maladie a fait savoir que «le service obstétrique fait également partie de la prise en charge du diabète dans cet hôpital. Car, quand on parle du diabète chez la femme, on pense au diabète gestationnel, celui qui survient dès la grossesse. On parle des femmes diabétiques qui sont en grossesse également. Ce qui fait qu'il y a une excellente collaboration entre les différents services de l'hôpital».
Pour Docteur Amadou Ndiaye, directeur de l'hôpital, «ces journées vont servir d'ouverture aux populations par rapport à ce que nous faisons. L'hôpital a grandi, du point de vue architectural et spécialités. Beaucoup d'autres spécialités seront ajoutées. Des séances de dépistage seront organisées et seront gratuites concernant le diabète, le VIH et le cancer du col de l'utérus. Ce sera un moment de communion par rapport à tous les médecins, les agents administratifs et tout le personnel».
SITUATION DU DIABETE AU CENTRE MARC SANKALE
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, si on prend les statistiques du Sénégal, notamment au niveau du centre Marc Sankalé, on est passé de 200 nouveaux cas par an à l'ouverture du centre, en 1965, à plus de 2500 par an. «Actuellement, on a plus de 60.000 personnes qui sont régulièrement suivies dans le centre. Ce qui est énorme. Selon la dernière enquête STEP qui a été menée au Sénégal, on avait trouvé un taux de 3,4% dans la population âgée de 18 ans et plus. Mais, si on est dans la catégorie de plus de 45 ans, on est à 7,8% de la population atteinte de diabète».
Pour Pr Ndour Mbaye, c'est une affection qui est grave, de par ses complications qui peuvent affecter plusieurs organes dont les yeux conduisant à la cécité, le rein avec l'insuffisance rénale et les dialyses à n'en plus finir, le coeur avec les arrêts cardiaques, les AVC dus à l'atteinte du cerveau. Et lorsque cela atteint les membres inférieurs, cela occasionne les amputations.
«C'est un fardeau qui coûte cher en termes de médicament, contrôle, consultation. Et, vraiment, les malades en souffrent beaucoup», a-t-elle fait comprendre. Et de poursuivre : «comme on le sait, la plupart de nos malades ne bénéficient pas d'une prise en charge médicale permettant de faire face à ces frais médicaux. Le choix se justifie par la place importante qu'occupe le centre Marc Sankalé au sein de l'hôpital Abass Ndao».
Pour rappel, actuellement, on dénombre 24 millions de diabétiques en Afrique. Selon Pr Maïmouna Ndour Mbaye, d'ici 2045, si on n'y prend pas garde, on sera à 55 millions. Ce qui représente une augmentation de 134%, loin de ce qui sera observé dans les pays développés.