En Afrique du Sud, plus de 30 ans après la fin de l'apartheid, la justice continue de se pencher sur des dossiers de l'époque. Un homme, qui avait prêté ses services à la police du régime ségrégationniste, a été condamné jeudi pour le meurtre, en 1989, d'un jeune militant dans la région de Durban. En bouclant cette affaire, la justice sud-africaine se rapproche un peu de son but de ne pas laisser, même des décennies plus tard, les crimes de l'apartheid impunis.
La cour de Durban a condamné cet homme à dix ans de prison pour avoir fait partie d'une équipe qui, en 1989, a assassiné, par balles, un jeune homme alors âgé de 17 ans. La victime, Siphelele Nxumalo était une de leurs connaissances et militait à l'époque pour le Front Démocratique Uni (UDF), une organisation anti-apartheid rassemblant la société civile. On ignore pour l'instant si l'accusé de 52 ans entend faire appel, ayant plaidé non coupable.
La National Prosecution Agency (NPA), soit le parquet sud-africain, s'est lancée ces dernières années dans une course contre-la-montre, pour tenter de boucler les dossiers qui remontent à l'apartheid. En effet, les personnes qui n'étaient pas venues confesser leurs crimes devant la Commission vérité et réconciliation à partir de 1996, n'ont pas pu bénéficier d'une amnistie, et aurait donc dû être poursuivi devant les tribunaux. Mais depuis la remise des conclusions de la commission, en 2003, les procédures ont longtemps trainé, et certains suspects sont, entre-temps, décédés.
Ces dernières années, la NPA tente de rattraper son retard et affirme travailler en ce moment sur plus de 130 affaires.