Les habitants de la province de Khénifra, avec à leur tête la famille de la résistance nationale, ont commémoré, mercredi, à Khénifra, le 109ème anniversaire de la bataille historique d'El Heri, une page illustre et rayonnante dans l'Histoire de la résistance nationale contre le joug colonial.
S'exprimant lors d'un meeting organisé, en présence du gouverneur de la province de Khénifra, Mohamed Fettah, d'anciens combattants et membres de la famille de la résistance nationale et de plusieurs personnalités civiles et militaires, le Haut-Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération, Mustapha El Ktiri, a fait savoir que la célébration du 109ème anniversaire de la bataille d'El Hri, qui coïncide avec le 48ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, est une occasion pour rappeler les valeurs de patriotisme, de dévouement et de sacrifices dont ont fait preuve les nationalistes des tribus des Zayanes et des villages avoisinants au service de la patrie et des valeurs suprêmes de la nation.
La célébration de cette glorieuse épopée est une occasion pour mettre en exergue les valeurs de patriotisme et d'abnégation dont ont fait montre les vaillants résistants du Moyen Atlas, avec à leur tête le valeureux combattant, Feu Moha Ou Hammou Zayani.
Il a mis en avant les qualités du martyr Moha Ouhammou Zayani, l'une des figures les plus emblématiques de la lutte nationale, qui a commencé sa lutte aussitôt que les forces de l'occupation ont commencé à s'emparer des villes d'Oujda et de Casablanca en 1907, rappelant qu'à partir de cette date le combattant nationaliste a coordonné l'envoi de ses troupes en renfort aux résistants de la Chaouia pour prendre part au combat contre les troupes françaises en 1908.
En 1912, Moha Ou Hammou et ses hommes ont contribué avec acharnement à la bataille d'"Ain Ezzhiliga" en octobre 2012, repoussant ainsi toutes les offres flatteuses de l'occupant français.
Le martyr Moha Ouhammou Zayani n'a eu de cesse de venir en aide aux tribus de cette région du Royaume dans leur combat contre l'armée française jusqu'au moment où le maréchal Lyautey décide dans une déclaration d'éliminer les Zayans alors qu'ils constituaient un grand danger pour les forces françaises, a fait savoir le Haut-commissaire, rappelant qu'après cette déclaration, un plan d'action pour occuper la cité des Zayanes a été soigneusement élaboré sous la responsabilité du général Henrys.
Suite à l'occupation de la ville de Khénifra par les troupes coloniales françaises, le valeureux résistant du Moyen Atlas, Moha Ou Hammou Zayani, installe son campement aux environs du petit village d'El Heri, à une quinzaine de kilomètres de Khénifra, poursuit M. El Ktiri, avant de s'attarder sur les détails de la défaite cuisante des forces de l'occupation lors de cette glorieuse épopée. Les forces coloniales ont subi, après les intenses combats à El Heri, de lourdes pertes aussi bien en armements qu'en vies humaines, avec la mort de 700 soldats et de 33 officiers.
Feu Moha Ou Hammou Zayani et ses combattants se sont emparés d'une importante quantité d'armes des forces coloniales, à savoir des canons, des mitrailleuses et une grande quantité de fusils et de cartouches, a-t-il précisé.
M. El Ktiri a souligné la portée de cette épopée nationale historique menée par les tribus de Zayane contre le colonisateur malgré le grand nombre de ses forces et la puissance de ses armes, relevant qu'il s'agit d'une étape glorieuse de l'histoire de la lutte nationale pour s'affranchir du joug colonial et une grande leçon de nationalisme pour les générations montantes qui inspire leur action pour contribuer, avec le même dévouement, à la marche de développement et de progrès que connaît le Royaume sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Et M. El Ktiri de rappeler que le HCAR a dédié le deuxième numéro des cahiers des documents historiques de la Résistance et de la Libération à "la bataille d'El Heri" en consacrant à cette épopée radieuse et à ses moments phares 257 pages.
A l'issue de ce meeting, un hommage appuyé a été rendu à 8 anciens résistants et membres de l'Armée de libération en signe de reconnaissance pour leurs loyaux services et leurs actions héroïques en faveur de la patrie. Des aides financières ont également été distribuées à plusieurs anciens résistants et aux veuves d'anciens combattants.