Ile Maurice: Ana Jakobsen ne baisse pas les bras et lutte pour un droit de visite

10 Novembre 2023

Dans un verdict rendu mardi, au lendemain de la publication de notre article, le juge Nicolas Ohsan-Bellepeau a rejeté la requête d'Ana Jakobsen de modifier l'ordonnance de garde accordée au père de l'enfant.

La nouvelle a frappé Ana Jakobsen comme un coup de poignard au coeur, laissant son âme de mère meurtrie et désespérée. Si la cour a rejeté son droit à la garde, celle-ci ne remet toutefois pas en question son droit de visite. Elle se démène dans les couloirs de la justice pour obtenir ne serait-ce qu'un droit de visite, un moment volé dans le tourbillon de l'incertitude.

Dans un jugement rendu le 25 novembre 2020, le juge Iqbal Maghooa avait accordé la garde exclusive de l'enfant au père en raison d'allégations de maltraitance physique, sexuelle et psychologique faites à l'encontre de la mère et de son partenaire. Le juge avait pris en compte les conclusions d'un psychologue de l'enfance qui avait établi que le petit se sentait heureux avec son père. Il importe de souligner qu'il n'y a toutefois jamais eu d'enquête policière sur ces allégations. Ana Jakobsen, qui réside actuellement en Norvège, demande à récupérer la garde de l'enfant.

Cependant, dans son ruling, le juge Ohsan-Bellepeau souligne que la mère n'a pas fourni de preuves crédibles démontrant qu'elle serait désormais en mesure de garantir la sécurité et le bien-être de l'enfant. De plus, le juge a pris en considération le fait que la mère n'a pas exercé son droit de visite depuis plus de trois ans et qu'elle n'a donc pas vu l'enfant pendant cette période.

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Pourtant, cette dernière a fait une demande de permis de résidence depuis 2021 et attend toujours une réponse du bureau du Premier ministre. En l'absence de ce permis, elle ne peut que faire des allers-retours à Maurice sur un visa de visiteur. Le juge a conclu que la demande de modification de l'ordonnance de garde est fondamentalement infondée et qu'il n'y a aucune raison valable présentée par la mère pour justifier une telle modification.

Si Ana Jakobsen a perdu une bataille, elle ne s'avoue pas vaincue, car le jugement en question ne remet pas en cause son droit de visite. Pouvoir passer un moment avec son fils, qui fête son anniversaire ce dimanche, est primordial pour cette mère. Cependant, le père de l'enfant demeure inflexible, imposant un lieu de rencontre au poste de police de Piton, un endroit qui résonne douloureusement dans les souvenirs traumatisants d'Ana. Quelques années auparavant, elle confie avoir été «brutalisée» par des membres de la famille du père de son enfant dans ce même poste, alors qu'elle exerçait son droit de visite.

Dans son jugement, le juge Ohsan-Bellepeau rappelle que l'intérêt supérieur de l'enfant est la considération primordiale dans les affaires de garde, conformément à l'article 372 du Code civil mauricien. Cette situation pousse à se demander : un poste de police n'est-il pas un endroit terrifiant pour un enfant ? Les murs froids, les regards sévères, l'atmosphère pesante - tout cela constitue un cadre peu propice à l'épanouissement d'un lien parental chaleureux et aimant. Le coeur d'Ana saigne à l'idée que son fils puisse ressentir la même peur et l'angoisse qu'elle a vécues dans ce lieu oppressant.

Au-delà de la frustration et de l'injustice, il y a une mère brisée qui implore que l'on comprenne son désir brûlant de partager des moments tendres et joyeux avec son enfant. Espérons que ceux qui détiennent le pouvoir de décision entendront son cri silencieux, sentiront son désespoir profondément ancré, et agiront dans l'intérêt supérieur de l'enfant.

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