Congo-Brazzaville: Cinéma - Carte blanche autour de « Maki'la » de Macherie Ekwa Bahango

Une projection, suivie d'une discussion, a été organisée le 7 novembre à l'Institut français du Congo en l'honneur du long métrage « Maki'la », sorti en 2018 par la maison de production Tosala Films. D'environ 1h18 min, la fiction congolaise raconte les péripéties de Maki, une jeune demoiselle de 19 ans fréquentant la rue depuis son jeune âge.

Makila est une jeune fille qui vit dans la rue depuis l'âge de 13 ans. A son arrivée, elle a été accueillie par le caïd Mbingazor, un délinquant albinos qui l'a initiée à la façon de vivre, ou plutôt de survivre, dans la rue : drogue, prostitution, vol. Les deux finissent par se marier. Devenue femme de caïd, Makila engage à son service des enfants qui volent pour elle, en échange d'une protection et de quelques miettes. Elle arrête ainsi de se prostituer. Makila et Mbingazor forment le couple le plus respecté de la rue, mais très vite, leur relation ayant pour base l'exploitation et la violence commence à ennuyer la jeune fille qui se sent prisonnière. Elle décide de quitter Mbingazor...

Alors qu'elle continue ses deals comme toujours dans les marchés de Kinshasa, en République démocratique du Congo, Makila fait la rencontre de Acha, une fillette qu'elle sauve de la main des commerçants. Makila lui apprend les codes de survie de la rue. Acha, qui autrefois était à la recherche de son frère Mbingazor (Jonathan Kuba) qu'elle ne connaissait que de nom car séparés à la naissance, se retrouve piégée dans le jeu de Makila et deviennent lesbiennes. Un soir lors d'une conversation, Makila se rend compte que Mbingazor, son ex-mari, est en fait le frère aîné de la petite Acha.

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Initiée par la forge production et animée par quelques cinéastes congolais comme Armel Luyzo Mboumba, Ori Kozia, Ralff Therance, Michael Gandoh, la carte blanche sur le film « Maki'la » a permis au public brazzavillois qui pour certains découvraient ce long-métrage de mieux cerner le message véhiculé. A travers ce film, la réalisatrice productrice Macherie Ekwa Bahango a fait montre de « l'importance négative » que peut donner l'éducation de la rue aux enfants. Elle dénonce ici les violences faites à la femme, la vulnérabilité chez les jeunes filles, le viol, le vol, la délinquance juvénile et autres sortes de vices.

Par ailleurs, le phénomène « enfant de la rue » reste d'actualité. La stigmatisation, la marginalisation et l'exclusion sociale auxquelles ils sont confrontés ont un impact négatif sur leur bien- être mental. Ce qui fait qu'ils sont majoritairement violents, traumatisés, dépressifs, toxiques et suicidaires. Mais la question se pose : si les parents et les pouvoirs publics investissaient et jouaient pleinement leur rôle dans l'éducation des enfants, seraient-ils encore dans la rue ?

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