Accélérer l'intégration de l'économie africaine, réduire les coûts de transport, connecter les pays et renforcer la compétitivité
L'importance stratégique des corridors régionaux dans la promotion de la croissance économique et de l'attractivité du continent africain a été au centre d'un panel, tenu jeudi à Marrakech, dans le cadre du Forum pour l'investissement en Afrique (AIF - Africa Investment Forum).
Dans ce sens, les participants ont mis en exergue le rôle de la mobilisation des investissements des secteurs public et privé dans l'accélération de l'implémentation des corridors régionaux, grâce à une approche intégrée avec des interventions dans plusieurs secteurs, notamment ceux du transport, du commerce, de l'agriculture et de l'énergie.
S'exprimant lors de l'ouverture de ce panel, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a indiqué que la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), offre de grandes opportunités pour le renforcement du commerce intra-régional, la compétitivité et la connectivité des chaînes de valeur nationales, régionales et globales, rapporte la MAP.
Dans ce sillage, il a relevé que ce qui motive le soutien apporté par la BAD au développement des corridors régionaux est le besoin d'accélérer l'intégration de l'économie africaine, réduire les coûts de transport, connecter les pays et renforcer la compétitivité.
En outre, il a fait savoir que le support de la BAD joue un rôle important dans l'intégration du continent en se focalisant sur la promotion des investissements des secteurs public et privé en matière de transport et d'électricité.
Le CEO du groupe Tanger Med, Mehdi Tazi Riffi, a quant à lui soutenu que le futur du continent africain dépend de la logistique performante et efficiente qui connecte les pays entre eux et avec le reste du monde, citant à ce titre le rôle de Tanger Med en tant que hub principal et port leader en Méditerranée et en Afrique, connecté à 40 ports africains sur 180 ports au niveau international.
Il a par ailleurs mis en exergue la nécessité de coordonner les efforts des différentes parties prenantes en vue de renforcer la compétitivité de la logistique et garantir la valeur ajoutée des infrastructures.
Pour sa part, le ministre des Infrastructures, de l'Equipement et des Logements sociaux du Burundi, Dieudonné Dukundane, a mis en avant l'importance des chemins de fer dans l'atteinte des objectifs en matière de commerce au niveau du continent africain.
Et de poursuivre que l'objectif ultime des corridors régionaux vise la création d'un impact et d'une valeur ajoutée, citant comme exemple le projet de construction de ligne ferroviaire reliant la Tanzanie et le Burundi en vue notamment de transporter les minerais pour renforcer leurs exportations vers le marché international.
Organisé cette année sous le thème "Libérer les chaînes de valeur de l'Afrique", l'AIF se veut une plateforme multipartite axée sur la conclusion d'accords à l'échelle du continent à travers un format innovant mêlant présentation de projets dans des "board rooms" dédiés et débats sectoriels de haut niveau. Près de 600 participants de haut niveau ont pris part à cette édition qui s'est achevée la veille, vendredi 10 novembre.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l'édition 2023 de l'AIF a connu la participation des chefs d'État et de gouvernement, des décideurs publics et privés, et des investisseurs impliqués dans le développement économique et social du continent.